Reconstruire les familles déstabilisées | Le Monde de Demain

Reconstruire les familles déstabilisées

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Les lois régissant la famille furent réécrites de manière radicale au cours du vingtième siècle. Au seuil du vingt et unième siècle, la loi, la religion et la culture populaire regardent la famille d’une toute autre façon qu’il y a à peine cent ans. Peut-on considérer cela comme un progrès ?

Les petites filles aiment à s’imaginer vêtues d’une jolie robe, au bras d’un fiancé, et elles rêvent au temps où elles pourront se marier. Les adolescents qui commencent à s’intéresser au sexe opposé songent à ce que pourrait être le mariage. Alors qu’il est courant de penser au mariage et « de vivre une joie sans fin », personne ne rêve au jour où l’on connaîtrait son premier divorce. Combien de mariages sont-ils vraiment heureux ? Presque la moitié des couples mariés aujourd’hui, aux États-Unis, peuvent s’attendre à connaître le divorce. Beaucoup d’autres ont des rapports entachés de frustration et d’aigreur.

Les familles soudées et heureuses sont-elles le résultat de la chance ? Pouvons-nous savoir ce que devrait être une famille supposée normale ? En réalité, au cours du vingtième siècle, nous n’avons pas tout simplement échangé un modèle familial pour un autre. Nous avons produit des familles instables. Il y a même des opinions complètement différentes sur la définition de ce qui constitue une famille, et pas seulement sur ce qui produit une famille heureuse.

Il y a cent ans, la loi désignait le mari comme chef du foyer familial. Le divorce n’était pas seulement scandaleux du point de vue social, mais il ne pouvait être obtenu que difficilement, pour des motifs très spécifiques. Il constituait un arrêt de mort virtuel pour celui qui faisait une carrière publique. Les couples qui vivaient ensemble, avant d’être mariés, étaient accusés de « vivre dans le péché ».

Il y a encore cinquante ans, une grossesse hors mariage était un énorme scandale. Aujourd’hui, les naissances illégitimes sont devenues si courantes qu’elles portent à peine une marque d’infamie au sein de la société. Il en est de même en ce qui concerne le soi-disant mariage « gay », qui aurait été inimaginable au début du siècle passé. L’homosexualité n’était même pas évoquée dans les discussions publiques ; le sujet faisait trop honte. L’adultère et la sodomie étaient des crimes dans presque tous les États.

Au cours du siècle dernier, la famille – élément de base et fondement de la société – a été poussée à l’instabilité. Les rôles qui semblaient définitivement établis sont maintenant ébranlés. Ce n’est pas qu’ils aient été redéfinis avec logique, afin de se substituer aux anciens ; au contraire, une sorte de consensus a complètement fait tomber ce qui est droit et normal. Guidés par les attitudes et les comportements des gens, les usages de la société occidentale ont abandonné la rigidité d’un siècle passé.

Comment et pourquoi cela est-il arrivé ? Quelles en furent les conséquences pour les individus et pour la société tout entière ? Y a-t-il une solution à ce grand problème ? On peut trouver des réponses fiables auprès d’une source très connue. Poursuivez votre lecture pour les connaître !

Qu’est-il arrivé à la famille – et pourquoi ?

Le monde occidental a depuis longtemps rejeté l’idée d’absolus moraux et religieux. Après tout, si Dieu n’existe pas, qui peut dire ce qui fait force de loi ? Si l’homme a tout simplement inventé le mariage à un moment de son évolution, il pourrait tout autant le réinventer et le redéfinir au cours du temps. Qui peut dire qu’une définition de la famille vaut plus qu’une autre ? En effet, différentes formes de sociétés ont des coutumes et des usages multiples sur le mariage et la famille. Des concepts patriarcaux et polygames arabes aux pratiques de la polyandrie et au système matrilinéaire d’Afrique Centrale, on trouve un éventail varié définissant ce qu’est une famille « normale ».

La définition biblique d’une famille – reposant sur un homme et une femme (Matthieu 19 :4-5) – a longtemps façonné les positions du monde occidental. Du mariage découlait la famille. Les lois et les coutumes se sont établies à partir de ce concept fondamental ; même le concept de la propriété privée trouve ses racines dans le mariage, puisque les biens sont acquis, conservés et transmis par héritage dans la famille. Elever les enfants et les former à la vie adulte était considéré comme la mission fondamentale du bloc familial.

Des utopistes ont longtemps reconnu que la famille faisait barrage à leurs idées chéries de transformation sociale. Il y a plus de fidélité au sein d’une famille solide que dans toute autre institution humaine, et elles transmettent leurs positions ainsi que leurs valeurs à leur progéniture. Il y a quelque 2500 ans, Platon, le philosophe grec, reconnaissait cet obstacle à la société « parfaite » dans son ouvrage classique, la République. Son rêve d’un État communiste tout puissant, gouverné par des rois-philosophes, ne pouvait se concrétiser qu’en abolissant la famille. Platon entrevoyait une société dans laquelle les épouses et les enfants auraient été partagés. Au lieu de la famille, l’État aurait pris en charge l’éducation et la formation des enfants.

À la suite de la révolution de 1917, le gouvernement de l’Union soviétique communiste sembla mettre en œuvre une approche similaire dans le « paradis des travailleurs ». Cependant, nos régimes de sociétés occidentales sont sur le point de réaliser ce que Lénine et Staline ne purent imposer que par la force et la coercition. Un amalgame de discours féministes, d’encouragements au matérialisme pour « tout obtenir », et d’activités journalières financées par le gouvernement, destinées aux enfants de plus en plus jeunes, a créé une situation inimaginable au seuil du siècle dernier. De plus en plus d’enfants sont devenus dépendants de l’État – leurs valeurs leur étant inculquées davantage par les mots d’ordre de la Gauche que par leurs propres familles.

John Rosemont, le chroniqueur syndicaliste et psychologue familial, exposa succinctement cela dans une colonne du Baton Rouge Morning Advocate, datée du 15 mars 1993 : « Depuis trente ans, la famille américaine n’est plus la même. L’impression subliminaire ainsi créée est qu’un processus naturel, inexorable et avancé, se cache derrière le nombre croissant de familles monoparentales et de celles qui rapportent deux salaires. Au-delà de ce simple problème, il y a une incapacité de la société et du gouvernement à s’ajuster suffisamment vite à cette nouvelle situation. Voici la vérité : depuis plus d’une génération, la famille américaine se trouve en état constant de déclin, accéléré par des expériences sociales et des contraintes qui vont fondamentalement à l’encontre du bon état général de la santé familiale. »

La situation instable dans laquelle la famille moderne s’est installée est le reflet du déclin et de la détérioration d’une société qui a perdu ses repères.

Notez les mises en garde du prophète Ézéchiel. Retenu en captivité à Babylone en 596 av. J.-C., au milieu d’autres prisonniers juifs, Ézéchiel obéit à l’ordre de Dieu en proclamant un message destiné à la maison d’Israël. Souvenez-vous que les dix tribus de la maison d’Israël avaient été emmenées captives en Assyrie, plus d’un siècle auparavant, et qu’elles s’étaient séparées et dissociées de la maison de Juda deux siècles avant cet événement. Ce message n’était pas destiné à son époque, mais aux temps de la fin !

Ézéchiel 22 vise trois classes de la maison d’Israël – les sacrificateurs, les princes et les prophètes. Les sacrificateurs – les chefs de la religion organisée – n’avaient pas enseigné au peuple la différence entre ce qui est saint et ce qui ne l’est pas. Ils avaient violé la loi divine et ne prenaient point garde à Ses sabbats. Ils avaient détourné la nation par leurs faux enseignements (verset 26).

Les princes – qui dirigeaient les affaires politiques et financières – étaient visés pour leur cupidité et leur égoïsme. Ils sont comparés à des loups cruels, âpres au gain, sans considération pour ceux qu’ils étaient censés diriger (verset 27).

Que dit la Bible au sujet des prophètes ? Ce terme vient du mot hébreu nibba, et se rapporte à ceux qui proclament ou annoncent un message. Dans notre monde moderne, on pourrait les comparer aux médias, à ceux qui forment l’opinion de la société. Les faux prophètes comprennent à la fois les médias séculiers (la plus grande majorité) aussi bien que les médias religieux. Les prophètes modernes des nations israélites sont accusés pour leur propagande, qui occulte la vraie nature des problèmes de leurs nations (verset 28). Dans Ézéchiel 13 : 10, le message concernant ces « prophètes » est qu’ils ont séduit le peuple de Dieu par un faux message de paix. En fin de compte, tout ce qu’ils ont construit sur des bases erronées sera dévoilé et révélé par le Dieu tout puissant (Ézéchiel 13 :14).

Mais qu’arrivera-t-il aux gens qui habitent les nations modernes d’Israël ? Ézéchiel 14 :3-5 nous dit que les idoles que les gens ont placées dans leurs cœurs les ont coupés de leur Créateur et de Ses voies ! Le message de Dieu à ces peuples, c’est qu’ils doivent se repentir et revenir à Lui.

Les familles sont instables parce que les dirigeants de nos nations ont échoué dans leurs responsabilités. Mais Dieu a inspiré Jérémie à écrire « mon peuple prend plaisir à cela » (Jérémie 5 :31). Les hommes et les femmes ont été séduits en abdiquant dans leurs rôles respectifs, assignés par Dieu, à force de rechercher un style de vie matérialiste séduisant et centré sur eux-mêmes ; il s’agit peut-être là de la plus grande idole installée dans le cœur des hommes et des femmes de nos nations occidentales.

À mesure que les contraintes morales traditionnelles tombent, le nombre de naissances illégitimes monte en flèche. Encouragés par les médias, les jeunes sont poussés à la sexualité et ils considèrent les interdictions d’expériences sexuelles, en dehors du mariage, comme irrémédiablement surréalistes et d’un autre âge. Le fait est que la grande majorité des familles monoparentales s’enfonce dans la pauvreté. À cause de cela, une pression grandissante est faite sur le gouvernement à s’impliquer et à faire quelque chose.

Avec la rupture de la morale traditionnelle est arrivée la dévalorisation du rôle traditionnel de la femme comme mère et épouse. Des jeunes filles ont découvert qu’elles pouvaient accéder à ce qu’elles souhaitaient devenir. Le message implicite consistait en ce qu’elles pouvaient aspirer aux rôles traditionnellement dévolus aux hommes, car ceux-ci étaient valorisants, tandis que les rôles traditionnellement tenus par les femmes semblaient humiliants. Le discours féministe, joint à l’attraction matérialiste permettant de « tout avoir » mais aussi d’en acquérir désormais le droit, produisit des résultats dévastateurs sur les familles. Si maman et papa étaient tous les deux à la poursuite d’une carrière individuelle, qui donc devait prendre soin des enfants ? Beaucoup de femmes ont dû supporter un terrible stress en essayant de concilier carrière et maternité : le résultat fut que la société a vu se multiplier le nombre d’enfants « avec la clé de la maison pendue à leur cou », et qu’elle s’est mise à réclamer plus d’initiatives gouvernementales pour prendre soin des enfants.

Alors que le vingt et unième siècle commence, les familles sont déstabilisées. Si les rôles ne sont pas clairement définis, le gouvernement finira par remplir le vide – et usurpera de plus en plus les rôles dévolus traditionnellement à la famille. Les conséquences, à la fois individuelles et collectives, seront désastreuses.

Des valeurs familiales génératrices de stabilité

Beaucoup de politiciens se disent au service des valeurs familiales. Cependant, si nous souhaitons sortir des discours creux pour arriver à des solutions pratiques, il faudra examiner les valeurs qui produisent une famille solide et enrichissante. Une seule source peut nous aider – le livre d’instructions du Créateur, la Sainte Bible.

Qu’est-ce qui a de la valeur ? Premièrement, les rôles assignés par Dieu aux hommes et aux femmes devraient être profondément mis en valeur, et être appréciés. Deuxièmement, l’institution du mariage. Le mariage, décrit dans les Écritures comme une union permanente et exclusive établie par le Créateur, est de plus en plus redéfini et traité dans notre société contemporaine comme une institution désuète. Troisièmement, les enfants doivent être considérés comme un don divin pour la famille. En soutenant ces valeurs et en plaçant le spirituel au-dessus du matériel, l’unité familiale pourrait retrouver sa stabilité.

Nous savons qu’au commencement du monde, le Dieu créateur avait dit : « Faisons l’homme à notre image » (Genèse 1 :26). Le Créateur forma l’homme de la poussière de la terre et insuffla le souffle de vie dans ses narines. Puis, voyant que l’homme était seul, Il a dit qu’Il ferait une aide semblable à l’homme. Faisant tomber un profond sommeil sur Adam, Dieu ôta l’une des côtes de ce dernier et en fit la première femme. C’est ainsi que la femme sortit de son propre corps, et qu’elle lui fut intimement liée (Genèse 2 :18-23). L’homme et la femme furent créés pour hériter conjointement du salut, avec le potentiel de naître dans la Famille divine comme véritables fils et filles (1 Pierre 3 :7 ; 2 Corinthiens 6 :18).

Dès le commencement, le Créateur assigna les rôles à Sa création (Genèse 2 :15-18). Après que le péché fut entré dans le monde, ces rôles devinrent plus difficiles à tenir, et chaque aspect de la vie pouvait devenir une source de chagrin. À cause de cela, les hommes et les femmes, ensemble, doivent se rapprocher de leur Créateur pour qu’Il les aide à surmonter les obstacles et les difficultés qu’ils rencontrent, en essayant de tenir leurs rôles respectifs. Adam devait travailler dur et subvenir aux besoins de sa famille, tandis que Ève devait être une aide pour lui. Son corps devait porter et donner naissance à des enfants. L’apôtre Paul en parla lorsqu’il encouragea les jeunes femmes à se marier, à avoir des enfants et à s’occuper de leurs maisons (1 Timothée 5 :14).

Dieu inspira le prophète Malachie à écrire qu’Il haïssait, Lui, le divorce (Malachie 2 :16). Il rappela à cette époque, à Son peuple, que le mariage était une alliance, et que Dieu était le témoin de cette alliance. Pourquoi la permanence de l’alliance sainte, entre un homme et une femme, était-elle si importante ? La réponse est donnée dans Malachie 2 :15, où il est dit que Dieu aspire à une progéniture divine. Le Créateur est concerné par la génération qui arrive. La possibilité pour nos enfants de réaliser leur potentiel humain est grandement facilitée lorsqu’ils sortent d’une famille solide et fidèle.

Le psalmiste nous dit que les enfants sont un don de Dieu (Psaume 127 :3). Si nous les évaluons comme tels, alors nous dépenserons beaucoup d’énergie et d’efforts pour nous en occuper, et pour les corriger dans le Seigneur. Bien que les soins physiques soient importants, les besoins spirituels le sont encore plus. De nos jours, beaucoup de parents se démènent pour se procurer des biens matériels, tout en négligeant d’assouvir la faim spirituelle qui réside au fond de chaque être humain.

« Que le mariage soit honoré », nous dit l’apôtre Paul (Hébreux 13 :4). En préservant et en chérissant ce que les Écritures décrivent comme une relation sacrée, on protège l’intégrité de la famille. Dieu S’attend à ce que les plus anciens enseignent ces valeurs en paroles et en actes aux autres qui sont plus jeunes et qui commencent à former leurs familles (Tite 2 :3-5).

Le mari doit diriger sa famille et aimer sa femme d’un amour dévoué à l’image de celui du Christ pour Son Église (Ephésiens 5 :25). Les hommes doivent se comporter envers leurs femmes en comprenant qu’elles sont plus fragiles et plus facilement blessées ; par conséquent leur témoigner une courtoisie particulière et de la considération (1 Pierre 3 :7). Une femme doit manifester du respect et de la déférence pour la fonction qu’occupe son mari, et se soumettre à son autorité (Ephésiens 5 :22-24).

Le Proverbe 31 décrit la femme vertueuse en laquelle le mari a confiance, parce qu’elle lui fera du bien et non du mal pendant toute sa vie (versets 11-12). Son mari n’a pas à s’inquiéter d’être trahi ou humilié par elle. Il peut s’ouvrir et partager avec elle ses pensées et ses rêves les plus intimes, en sachant qu’ils seront gardés par elle.

Ainsi, beaucoup de gens en occident ont sacrifié leurs enfants sur l’autel du matérialisme. En refusant la séduction de l’appât du gain, le terrain sera favorable pour la construction d’une famille qui sera fort différente des modèles actuels. Que faut-il faire pour abonder en ce sens ? Fondamentalement, cela demande de la foi. La foi que Dieu est juste et que les rôles qu’Il a établis sont bons. La foi que la voie divine fonctionne lorsqu’on la met correctement en pratique. La foi que les valeurs de Dieu sont de loin plus estimables que tous les substituts proposés par notre société contemporaine.

Les familles sont-elles instables ? La vôtre ne devrait pas l’être – si vous embrassez les valeurs éternelles qui viennent tout droit de notre Créateur !

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