La mort de Judas et l’infaillibilité de la Bible | Le Monde de Demain

La mort de Judas et l’infaillibilité de la Bible

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Certains détracteurs montrent du doigt les soi-disant « contradictions bibliques » pour justifier que les Écritures ne sont pas inspirées et que la chrétienté est basée sur un canon imparfait et non fiable. Une de ces « contradictions » concerne le récit de la mort de Judas dans Matthieu 27 :5 et Actes 1 :18. Ces passages se contredisent-ils vraiment ? Peut-on faire confiance à tout ce qui est écrit dans la Bible ?

Dans Matthieu 27 :5, nous lisons que « Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre ». Cependant, dans Actes 1 :18, il est écrit que « cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s’est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues ».

À travers les siècles, différentes théories ont été proposées pour résoudre le supposé « problème » de la mort de Judas. En 1949, l’érudit suisse Louis Gaussen proposa une théorie. Il suggéra que la contradiction venait simplement d’un point de vue différent de la part des observateurs. Les différences d’observations apparaissent lorsque différentes personnes voient le même événement (un crime par exemple). Généralement, les témoignages diffèrent d’une personne à l’autre. Chaque récit est véridique selon le point de vue de l’individu. Mais parfois, ces récits ne représentent qu’une partie de l’histoire.

Pour illustrer sa théorie, Gaussen donne l’exemple d’un homme qui commettrait un suicide en se tirant une balle dans la tête sur la corniche d’un balcon. Un premier témoin, situé en hauteur dans un immeuble voisin, décrit l’événement de son point de vue en rapportant que l’homme est mort d’un coup de feu. Un autre témoin, arrivant sur place un peu plus tard, dit que l’homme est mort en tombant dans la rue. Un troisième témoin ayant vu toute la tragédie raconte que l’homme est mort d’un coup de feu, puis qu’il est tombé. Voici trois récits différents, mais honnêtes, de la part des trois témoins. Cependant, seul le troisième récit est entièrement vrai.

Pendant des décennies, de nombreux érudits ont accepté la théorie de Gaussen comme étant le meilleur compromis entre les versets apparemment contradictoires de Matthieu 27 :5 et Actes 1 :18. La théorie affirmant que la corde se rompit après la pendaison de Judas peut sembler logique – en se basant sur les deux récits bibliques différents relatant sa mort – mais peu de gens considèrent cette théorie entièrement satisfaisante. Une meilleure solution a récemment été découverte concernant le « problème de la mort de Judas ». Un ancien papyrus, trouvé à la fin du 20ème siècle, nous fournit une clé permettant de comprendre le mystère de cette contradiction apparente !

Dans Actes 1 :18, nous trouvons un mot grec très particulier que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament. Ce mot est prēnēs (πρηνής). Dans le récit du livre des Actes, le mot prēnēs est traduit par « tombé » – s’opposant ainsi au récit de la pendaison de Judas dans le livre de Matthieu. Cependant, le mot prēnēs a été utilisé dans un contexte différent sur cet ancien papyrus écrit en koinè, une ancienne langue grecque. Ce mot possède un sens différent, couramment utilisé pendant le règne d’Alexandre le Grand. Prēnēs peut aussi signifier « enfler » ou « se gonfler ».

En comprenant cet ancien mot grec, nous pouvons facilement réconcilier ces deux versets bibliques. Judas se suicida par pendaison (cf. Matthieu 27 :5). Après cela, son corps ne fut pas enlevé tout de suite et ses organes commencèrent à enfler. Finalement, son abdomen s’éventra (Actes 1 :18). Cette description correspond également aux pratiques romaines pendant la vie de Judas. Il était habituel de laisser les criminels condamnés à mort sur un pieu, ou au bout d’une corde, comme un avertissement macabre et effrayant pour les autres.

La Bible est infaillible et fiable en toutes choses. L’ensemble des Écritures est theopneustos, ou « inspiré de Dieu » – elles ont été données sous Son inspiration divine et directe (cf. 2 Timothée 3 :16). Il n’y a pas de contradictions ; il n’y a que des zones de compréhension demandant à être approfondies. Pour en apprendre davantage sur l’inspiration et la crédibilité de la Bible, lisez notre brochure très édifiante intitulée La Bible : Réalité ou fiction ?