L’importance de la vache rousse | Le Monde de Demain

L’importance de la vache rousse

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Pourquoi certains en Israël cherchent-ils désespérément des « vaches rousses » tandis que d’autres, issus du monde islamique, s’y opposent ?

Lorsqu’elle est née en août 1996, la jeune Melody fut choyée par ses soignants qui la considéraient comme étant spéciale, leur donnant des signes d’espoir pour l’avenir, mais ceux-ci furent anéantis avant son troisième anniversaire.

Melody était une génisse très particulière, qualifiée de « vache rousse » et découverte dans un troupeau de vaches laitières de la vallée de Jizréel, en Israël. La loi rituelle juive (extrapolée de l’Ancien Testament et augmentée par des exigences inventées par les érudits juifs au fil des siècles) stipule que le sacrifice d’une vache rousse et la collecte de ses cendres est une étape obligatoire pour permettre la reprise des sacrifices d’animaux à Jérusalem, comme certains juifs orthodoxes espèrent le faire – et dont la Bible affirme que cela se produira avant le retour de Jésus-Christ. Lorsque Melody est née, elle semblait répondre aux exigences des rabbins, mais avant d’atteindre l’âge d’être sacrifiée, son pelage commença à présenter trop de poils noirs ou blancs pour qu’elle soit acceptable.

Un quart de siècle plus tard, cinq génisses nées au Texas furent jugées aptes à devenir des vaches rousses sacrificielles. Transportées en Israël en septembre 2022, elles ont été placées sous haute sécurité à Shilo. Bien qu’elles n’aient guère attiré l’attention des médias laïques, un porte-parole du Hamas affirma en février 2024 que leur présence avait joué un rôle dans l’assaut brutal du 7 octobre 2023 contre Israël.

À l’approche du deuxième anniversaire de l’atrocité du Hamas, dont les conséquences font toujours rage à Gaza, nous devrions nous pencher sur la question de la vache rousse. Pourquoi une communauté israélienne s’y intéresse-t-elle à ce point et pourquoi quelques groupes islamiques désirent-ils s’y opposer ? Certains chrétiens évangéliques s’intéressent également de près à cette question.

Les détails concernant la vache rousse, ses caractéristiques et les conditions de son sacrifice se trouvent dans Nombres 19. Les rabbins ont ajouté d’autres exigences, dont l’âge auquel l’animal peut être sacrifié et le nombre de poils d’une autre couleur que l’animal peut posséder. Afin d’être sacrifiée, la génisse doit être âgée d’au moins deux ans.  Depuis septembre 2024, une des vaches importées du Texas pourrait donc être disponible pour le sacrifice, à condition que tous les autres critères soient remplis. Ainsi, l’impatience monte chez ceux qui s’intéressent à ce sujet.

L’importance du sacrifice

Notre numéro de janvier-février de cette année contenait un article rédigé par notre rédacteur en chef, Gerald Weston, intitulé : « Trois prophéties qui changeront votre vie. » La deuxième d’entre elles concernait les sacrifices quotidiens à Jérusalem. Ceux-ci ne reprendront pas avant qu’une vache rousse ait été sacrifiée.

Le sacrifice ou l’offrande de la vache rousse est un élément essentiel du rituel de préparation destiné à purifier le potentiel du sacerdoce juif et ses ustensiles pour effectuer des sacrifices quotidiens. Il est important de noter que les Écritures stipulent que cette génisse doit être offerte à l’extérieur du camp et non dans la cour du tabernacle ou du temple. L’offrande doit être faite à l’endroit où les carcasses des offrandes sacrificielles pour le péché, lors du Jour des Expiations, doivent être brûlées (Nombres 19 :3-4 ; Lévitique 16 :27-29). Lorsque le temple de Jérusalem était en service, les sacrifices de vaches rousses avaient lieu sur le mont des Oliviers, d’où le souverain sacrificateur voyait clairement le temple. Les Écritures parlent du lien entre ce lieu et la mort de Jésus-Christ (Hébreux 13 :11-14). Un groupe connu sous le nom d’Institut du Temple, cherchant à préparer le sacrifice d’une vache rousse en temps voulu, posséderait un terrain sur le mont des Oliviers pouvant être utilisé à cette fin, mais d’autres options sont disponibles. Une vache rousse pourrait être sacrifiée à Shilo, plutôt que sur le mont des Oliviers, afin de rester « discret » et ne pas attirer l’attention des médias. Dans tous les cas, les musulmans de la région considéreraient un tel sacrifice comme une provocation.

Quel est son but ? Le sacrifice produit des cendres qui, mélangées à de l’eau, peuvent être utilisées pour la purification. Le livre des Hébreux mentionne leur signification cérémonielle : « Le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair » (Hébreux 9 :13). Ceux qui servaient dans le temple ou le tabernacle devaient être purifiés cérémoniellement par « l’eau de purification » – cette eau était mélangée aux cendres d’une génisse (Nombres 8 :5-12 ; 19 :9).

Les Israélites du peuple étaient également purifiés par ces cendres avant d’entrer dans le tabernacle ou le temple, par exemple lorsque les Juifs célébrèrent la Pâque à Jérusalem après leur retour de captivité (Esdras 6 :20). Cette coutume apparaît également dans les Évangiles en décrivant ceux qui montaient à Jérusalem pour se purifier avant de célébrer la Pâque (Jean 11 :55). Dieu accorde une grande importance à la pureté de Son peuple.

Le sacrifice de la vache rousse n’est que le point de départ. L’Institut du Temple estime que 13 étapes majeures sont nécessaires à la reprise des sacrifices quotidiens à Jérusalem. L’une d’entre elles consiste à obtenir l’approbation du gouvernement israélien. L’exécutif en place y semble peu enclin, mais cela pourrait évoluer.

En outre, le sacrifice de la vache rousse ne signifie pas que les sacrifices quotidiens reprendront immédiatement après, bien que cela soit possible. Les cendres peuvent être conservées et utilisées longtemps après. Une seule génisse peut fournir suffisamment de cendres pour plusieurs décennies. Une fois la vache rousse sacrifiée, l’Institut du Temple aurait les moyens de purifier tout le mobilier et les ustensiles qu’il a déjà préparés pour un nouvel autel et un nouveau temple, ainsi que le sacerdoce et les assistants lévitiques nécessaires pour faire fonctionner le temple et le système sacrificiel.

Le moment venu

Le prophète Daniel nous parle d’un temps où les sacrifices seront rétablis puis arrêtés de force par une armée d’occupation à Jérusalem (Daniel 8 :11-12). Une « abomination de la désolation » sera érigée quelques années avant le retour du Messie (Daniel 12 :9-13). Ces passages bibliques ont manifestement façonné l’opinion de l’érudit juif médiéval Maïmonide lorsqu’il affirma que la dernière vache rousse serait préparée au moment du retour du Messie. Jésus-Christ utilisa la prophétie de Daniel comme un jalon pour l’époque de troubles à venir, d’une ampleur inconnue du monde (Matthieu 24 :15-21). Une fois encore, le contexte est celui du retour de Jésus, cette fois en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs, c’est-à-dire lorsque le Messie changera ce monde.

Bien qu’il existe des vaches rousses potentielles âgées de plus de deux ans, les rabbins examinent encore leur aptitude à être utilisées pour le sacrifice dont nous avons discuté. Mais, lorsque Dieu décidera que le moment est venu, nous savons qu’une vache rousse sera sacrifiée afin d’accomplir les prophéties inspirées à Daniel, inaugurant ainsi l’époque conduisant au retour du Messie.

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