La révolution américaine vue d’Angleterre | Le Monde de Demain

La révolution américaine vue d’Angleterre

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La guerre qui a divisé les États-Unis et le souverain britannique a eu des implications bien plus grandes que beaucoup de gens ne le pensent – et elle fut utilisée par Dieu afin d’accomplir Sa volonté pour ces deux nations.

À trois kilomètres de chez moi, dans le comté de Somerset, en Angleterre, se trouve la propriété de Lord Frederick North, Premier ministre de la Grande-Bretagne de 1770 à 1782. Son gouvernement conservateur travailla sous le règne de George III, de la maison de Hanovre, qui souffrit quelques années plus tard d’une grave maladie mentale incapacitante (on considère aujourd’hui qu’il aurait souffert de porphyrie, une maladie génétique du sang).

Pour de nombreux Britanniques, le roi George et Lord North sont associés à la « perte » des treize colonies américaines lors de la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1781).

La séparation des colonies américaines de la Grande-Bretagne fut un des grands tournants décisifs de l’Histoire. Après des débuts modestes, les États-Unis devinrent la plus grande superpuissance mondiale, enracinée dans les idéaux de « la vie, la liberté et la recherche du bonheur » (Déclaration d’indépendance, 1776, traduction Thomas Jefferson). Au siècle dernier, les États-Unis ont exercé leur influence sur le monde entier, en dominant le langage, la culture, les affaires, le commerce et en réalisant de grandes prouesses militaires.

Comment cela s’est-il produit et pourquoi ? Quelles leçons pouvons-nous apprendre de la naissance de la nation la plus puissante que le monde ait jamais connue, notamment du point de vue de l’Empire britannique – le plus grand empire que le monde ait jamais connu ?

 

Un combat contre les Français

L’histoire commence lorsque la Grande-Bretagne comprit que la clé de sa prospérité et de son influence reposait sur la création d’un empire commercial mondial. Les plus grands obstacles rencontrés venaient de ses concurrents colonisateurs en Europe, notamment les Français qui commencèrent, en 1756, à attaquer sur tous les fronts l’objectif britannique de domination coloniale – marquant le début de la guerre de Sept Ans.

En Amérique du Nord, la France – qui contrôlait la partie centrale du continent – s’associa à la confédération amérindienne Wabanaki contre les intérêts britanniques : ses treize colonies à l’est du pays et celles au Canada. Les colons démontrèrent leur loyauté à la Grande-Bretagne en fournissant des dizaines de milliers de soldats qui s’engagèrent dans la bataille. La Grande-Bretagne et les colons gagnèrent cette guerre décisive, qui se conclut avec le Traité de Paris en 1763, selon lequel la Grande-Bretagne récupérait le contrôle du Canada des mains des Français et celui de la Floride des Espagnols.

Mais tout n’allait pas dans le meilleur des mondes entre les colonies américaines et la Grande-Bretagne. Les colons voulaient être davantage respectés et consultés. Ils ne voulaient pas que tout leur soit dicté par le roi d’Angleterre et le Parlement à Londres. Le résultat fut un affrontement croissant de points de vue et de priorités, avec des colons ayant de plus en plus l’impression que leurs intérêts n’étaient pas correctement représentés.

En 1763, une proclamation royale interdit l’expansion des colonies américaines vers l’ouest. Le but était de diriger l’expansion coloniale vers le nord (Nouvelle-Écosse) et le sud (Floride). Cet ordre imposé fut impopulaire et la voix d’une minorité contribua à aggraver le conflit entre les colons et leurs maîtres britanniques.

Suite à la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne manquait d’argent pour financer son empire mondial en pleine expansion et elle décida que les colonies américaines qui se développaient devaient contribuer aux efforts de défense contre les révoltes indiennes et la possibilité d’incursions françaises. Les colons commencèrent à se plaindre amèrement, pas directement des taxes, mais du fait que le Parlement pouvait imposer une taxe sur les colons américains sans leur accord. Effectivement, l’Amérique ne disposait d’aucun siège et n’avait pas son mot à dire au Parlement. Les colons n’étaient pas particulièrement rebelles, ils se comportaient comme le ferait tout « bon » Anglais vivant en Europe, en insistant sur le principe « pas de taxation sans représentation » ! Ce slogan n’était pas « un rejet de l’identité britannique, mais plutôt une revendication vigoureuse de l’identité britannique » (Empire – How Britain Made the Modern World, Niall Ferguson, page 93).

Le décor était en train d’être planté pour une violente confrontation. En 1765, le Parlement introduisit le Stamp Act qui permettait de faire payer un timbre fiscal sur chaque document publié dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord. Les plus lourdement affectés par cette taxe furent, peut-être à dessein, les radicaux qui produisaient les journaux attaquant précisément cette taxe. Des manifestations eurent lieu et les colonies refusèrent de se plier à cette taxe.

Après un changement de gouvernement à Londres, le texte fut abrogé en 1766 et ce fut une explosion de joie dans les colonies. Mais Londres déclara aussitôt que le Parlement avait le pouvoir absolu de faire et de défaire les lois pour ses colonies – mêmes si elles n’étaient pas représentées dans ledit Parlement. Les habitants des colonies ont alors crié au scandale contre ce qui était vu comme un déni des libertés anglo-saxonnes âprement gagnées génération après génération.

En 1767, de lourdes taxes douanières furent mises en place sur différents produits (dont le thé) à destination de l’Amérique. Le but était simplement de récolter de l’argent afin de payer les frais administratifs afférents à la gestion de ces colonies. Mais la réaction fut un sentiment d’horreur et d’aliénation – qui se transforma en insurrection et en trahison des assemblées nord-américaines en 1769.

 

L’Empire contre-attaque

Lord North entra en scène en 1770. Une de ses premières mesures fut d’abroger les taxes récemment mises en place, sauf celle sur le thé. Les colons apprécièrent le geste, mais ils continuèrent de boycotter les produits en provenance de Grande-Bretagne lorsqu’ils le décidaient et ils refusaient généralement de coopérer avec Londres. Le gouvernement de Lord North obligea unilatéralement l’importation de grandes quantités de surplus de thé de la Compagnie des Indes orientales vers l’Amérique, mais avec un taux de taxation bien inférieur à celui appliqué en Grande-Bretagne. En apparence, il semblait qu’une partie de l’Empire britannique en aidait une autre, à l’autre bout du monde.

Mais les Américains ne le voyaient pas ainsi. Paradoxalement, le thé n’avait jamais été aussi bon marché. La Compagnie des Indes orientales avait désormais le monopole des importations de thé en Amérique et ceux qui en souffrirent le plus furent les riches contrebandiers de Boston. Ce sont eux qui organisèrent le célèbre Tea Party de Boston le 16 décembre 1773, lorsque des gens déguisés en Indiens mohawk jetèrent par-dessus bord 342 caisses de thé, pas encore déchargées des navires, dans le port de Boston. Cet incident assez trivial de résistance nationale devint un moment incendiaire.

Le gouvernement de Lord North répondit brutalement avec une série de décrets en 1774, connus par les Américains sous le nom de « lois intolérables ». Le port de Boston fut fermé jusqu’à ce que les habitants s’acquittent d’une compensation adéquate pour la perte du thé. La charte de la colonie du Massachusetts fut révoquée et son gouverneur reçut l’autorité de réquisitionner les maisons qu’il souhaitait pour héberger des soldats.

De plus, le Parlement accepta de préserver le système législatif civil français et de permettre aux 70.000 francophones catholiques vivant au Canada de pratiquer leur foi sans être pénalisés et à leur Église d’être financée par les dîmes. Ces développements renforcèrent les pires craintes de la majorité américaine protestante concernant les réglementations venant de Londres. Pour eux, cela annonçait la fin de l’habeas corpus, des procès sans jurés et un gouvernement sans assemblée élue. Désormais, l’Amérique refusait le principe même d’être taxée par le Parlement britannique.

À Londres, les réactions furent partagées. Les commerçants et les négociants craignaient pour leurs rentrées d’argent si une guerre éclatait. Mais le roi et le Parlement étaient prêts à donner une leçon inoubliable aux Américains « rebelles ». Le sort en était jeté et le roi George III déclara que les Américains étaient dans un état de « rébellion ouverte et déclarée », créant un conflit « ayant pour but d’établir un empire indépendant ». La guerre était quasiment certaine.

Du point de vue américain, s’il devait y avoir une guerre, ce serait contre un empire qui s’était corrompu et qui ne représentait plus la liberté, mais qui incarnait une perversion des principes sur lesquels il avait été fondé (History of Britain, Simon Shama, page 477).

 

La guerre elle-même

Le Parlement britannique espérait que ses forces armées, en nombre supérieur, alliées aux Américains restés fidèles à la couronne (les “loyalistes”), mettraient rapidement un terme aux aspirations d’indépendance, en ramenant les colonies sous l’autorité du souverain britannique.

Mais les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Une bataille épique s’engagea entre d’une part la superbe flotte britannique et ses forces terrestres, bien entraînées et équipées, et d’autre part une armée continentale disparate, peu disciplinée, faiblement entraînée, mal équipée et très récente. George Washington était le général distingué et expérimenté responsable de la tâche herculéenne consistant à faire de cette armée une force capable de l’emporter.

Les Britanniques étaient quelque peu paralysés, car ils étaient assez réticents à s’engager pleinement dans ce qui ressemblait à une guerre civile entre des gens venant essentiellement du même peuple. De plus, ils avaient besoin de ces forces militaires sur d’autres conflits en cours (avec les Français) ailleurs dans le monde. Ils espéraient que les forces américaines, en nombre inférieur, se rendent compte qu’elles allaient se battre pour une cause perdue et qu’elles abandonneraient.

De façon opportuniste, la France, l’Espagne et les Pays-Bas s’allièrent avec les Américains, dans l’espoir de récupérer les territoires perdus lors de la guerre de Sept Ans. La guerre culmina en octobre 1781 avec la terrible défaite britannique à Yorktown, dans le sud, tandis que la marine française empêchait toute fuite par la mer et que l’armée terrestre franco-américaine était désormais supérieure en nombre. Le général Cornwallis n’eut pas d’autre choix que de reconnaître la défaite au nom de la Grande-Bretagne et les hostilités cessèrent rapidement. Deux ans plus tard, un traité de paix était signé, dans lequel le gouvernement britannique reconnaissait l’indépendance américaine. Un des premiers actes de Washington après cette victoire fut de dissoudre l’armée continentale et de retourner dans sa plantation de « Mount Vernon », en Virginie, afin de planifier les prochaines étapes pour la nouvelle nation.

 

L’émergence de l’Amérique

Les conséquences de la guerre affectèrent profondément l’Amérique à de nombreux égards. Le pays avait désormais la liberté tant désirée de se développer indépendamment de la servilité coloniale imposée par le roi et le Parlement britannique. L’Amérique devint « le pays de la liberté, [le] pays des braves » (extrait de l’hymne américain), qui créa une constitution protégeant les principes de « la vie, la liberté et la recherche du bonheur » édictés dans la Déclaration d’indépendance.

Beaucoup de gens ont commencé à penser que l’Amérique avait une « destinée manifeste » de se répandre à travers le continent – un destin exceptionnel voulu par Dieu afin de devenir la « ville située sur une montagne » (Matthieu 5 :14) qui représenterait un meilleur mode de vie aux yeux du monde.

L’ascension fulgurante des États-Unis pourrait alors continuer et s’accélérer, avec l’arrivée massive d’immigrants s’appropriant l’identité, les libertés et les aspirations américaines. Le vaste potentiel des ressources naturelles du pays pourrait être davantage développé : le charbon, le pétrole, le gaz, la sidérurgie, le bois et l’agriculture. La vie et la liberté seraient abondantes pour tous et le bonheur serait à portée de main (même si cela devait passer par une guerre civile sanglante et d’autres changements sociétaux, afin que de telles opportunités bénéficient à tous ceux qui vivaient au sein des frontières américaines). Le commerce américain avec le reste du monde pourrait avoir lieu librement et sans entrave.

Puisque la marine britannique ne protégeait plus les intérêts des États-Unis, une marine américaine se développa rapidement pour effectuer cette tâche, en commençant par la côte des Barbaresques en Afrique du Nord. Cette flotte était destinée à éclipser totalement la marine britannique et à permettre de traverser librement les océans dans le monde – en bateau et plus tard en sous-marin. L’US Air Force (l’armée de l’air américaine) finira aussi par dominer l’espace aérien et les forces militaires américaines autrefois disparates devinrent sans égales dans le monde.

 

Les Britanniques prospèrent aussi

Un coup fatal semblait avoir été porté à l’Empire britannique, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, la perte de l’Amérique semble avoir libéré des énergies pour s’étendre et progresser partout ailleurs. Les gouvernements successifs ont médité sur ces événements catastrophiques et ils en ont conclu qu’il « était imprudent et peu réaliste de priver les Britanniques de droits légaux et politiques après avoir quitté leur terre natale pour s’installer outre-mer » (Warrior Race, Lawrence James, page 243).

Une cinquantaine d’années plus tard, en 1839, le rapport Durham sur les affaires de l’Amérique septentrionale britannique concluait que « ceux qui dirigent les colonies blanches devraient rendre des comptes à des assemblées représentant les colons et pas simplement être des émissaires d’une  autorité royale distante ». C’est exactement ce que la génération précédente de politiciens britanniques avait refusé aux colonies américaines. Ainsi, l’équilibre des pouvoirs glissa progressivement vers les représentants élus des colons, avec des gouverneurs et un monarque qui détenaient des rôles honorifiques. Les implications furent considérables : la pratique de l’empire pouvait être réconciliée avec les principes de liberté, sans avoir besoin de mener des guerres d’indépendance.

Une leçon essentielle avait été apprise. Le Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Inde mirent en place une autorité autonome. Mais ces gouvernements autonomes étaient la première étape vers l’indépendance. L’Empire britannique commença à développer une sorte d’obsolescence programmée – la conséquence du respect des principes de liberté. Le Commonwealth britannique est un témoignage montrant où peut conduire le respect de la liberté : un groupe de nations partageant volontairement les mêmes valeurs gouvernementales, basées sur le respect et la liberté. « La guerre d’indépendance [américaine] a dicté la forme à venir et, dans ce cas, le sort ultérieur de l’Empire britannique » (ibid.).

 

L’accomplissement d’une ancienne promesse

Étrangement, de nombreux Britanniques considèrent leur propre pays et leur Parlement comme un modèle de liberté et leur essor dans le monde comme « exceptionnel ». En fait, les États-Unis comme la Grande-Bretagne pensent être choisis par une puissance supérieure afin d’avoir un impact puissant sur le monde – ce qu’ils ont fait sans l’ombre d’un doute, en bien comme en mal.

Quel que soit votre point de vue à ce sujet, les lois britanniques et américaines ont créé un grand monde libre basé sur la démocratie, la liberté et l’État de droit. Pour ceux qui pensent le contraire, songez un instant à quoi ressemblerait le monde après mille années de gouvernance par le Reich nazi ou un régime communiste totalitaire – des gouvernements dirigés par des dictateurs. L’idée fait froid dans le dos.

La Grande-Bretagne et les États-Unis sont-ils devenus puissants grâce à l’excellence de leurs dispositions constitutionnelles ? Ou parce que leurs habitants étaient intrinsèquement meilleurs que les autres ? Non ! Il existe une raison biblique surprenante expliquant l’ascension de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Lorsque le patriarche Jacob (Israël), à l’article de la mort, énonça les bénédictions divines sur ses enfants, il mentionna en particulier deux de ses petits-enfants, les fils de Joseph. Manassé, l’aîné, deviendrait un grand peuple, mais son frère cadet, Éphraïm, deviendrait encore plus grand et il serait une multitude de nations (Genèse 48 :1-22). Cette prophétie devait se réaliser « à la fin des jours » (Genèse 49 :1, Darby). De nombreuses raisons permettent d’associer Manassé aux États-Unis d’Amérique et Éphraïm à la Grande-Bretagne et aux nations de souche britannique.

Ensemble, les fils de Joseph reçurent la promesse de bénédictions remarquables et supérieures à celles reçues par les autres fils de Jacob (Genèse 49 :22-26). La corrélation de ces identités permet de résoudre de nombreuses questions fondamentales soulevées par l’Histoire, le sentiment identitaire, le dessein et la « particularité » des peuples britanniques et américains. Cette connaissance permet de comprendre en profondeur l’Histoire et les plans divins pour l’avenir, qui surpassent ce que beaucoup de gens peuvent imaginer. Pour en savoir plus à ce sujet, réclamez un exemplaire de notre brochure Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophétie.

 

Indépendance, liberté et bonheur

Une des grandes aspirations de l’humanité est la recherche de l’indépendance et de la liberté – la capacité à vivre en paix et à mener une vie libre, régie par des lois raisonnables et agréables. Mais les efforts humains n’ont jamais procuré l’indépendance, la vraie liberté et le bonheur total – la vie et la nature humaine sont imparfaites et guidées par l’égoïsme.

Cela soulève une question essentielle : existe-t-il une source absolue de liberté et de bonheur ? Une source qui s’appliquerait à tout le monde, peu importe la race ou la nationalité ? Existe-t-il une voie universelle pour atteindre ces idéaux ?

La réponse est affirmative et elle se trouve dans les pages de la Bible – la version écrite de la volonté et du dessein de Dieu. Le fait de croire en Dieu et de suivre Ses voies conduit au bonheur, à la paix et à la liberté véritables. « Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par amour, serviteurs les uns des autres » (Galates 5 :13).

L’essence de la véritable liberté est une qualité intérieure qui découle d’une relation intime avec Dieu et avec les Saintes Écritures, qui définissent ce qu’est la véritable liberté. Continuez à lire la revue du Monde de Demain pour apprendre comment bénéficier de cette liberté et comment elle sera bientôt disponible pour le monde entier.

 

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