Cannabis : ce qu'on vous cache | Le Monde de Demain

Cannabis : ce qu'on vous cache

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Alors que le débat sur la légalisation fait rage, qui prend le temps de se poser les bonnes questions et d’examiner les faits ?

Partie 1 :
Si c’est légal, c’est donc sans danger ?

 Les efforts pour légaliser le cannabis – à la fois pour un usage « médical » et récréatif – continuent de s’accentuer et de trouver écho au sein des gouvernements. À la mi-2018, le Canada devrait être la première nation du G7 à légaliser l’usage récréatif du cannabis à l’échelle nationale.

Faut-il s’en inquiéter ? Cette drogue est-elle inoffensive comme le prétendent ses défenseurs ? Quels sont les dangers liés à la consommation de cannabis ?

Cet article du Monde de Demain en deux parties répondra à ces questions et à bien d’autres !


Ces dernières années, de grands changements sociaux ont affecté le monde occidental – des changements qui ont rendu notre environnement social presque méconnaissable pour ceux qui vivaient il y a deux ou trois générations. Qu’il s’agisse de la modification du rôle des hommes et des femmes, des problèmes de sécurité nationale et internationale, de la communication sur les réseaux sociaux, de la redéfinition des genres ou de la nature même du bien et du mal, beaucoup de choses ont changé.

Dans les années 1960, les premières secousses de la révolution sociale ont ébranlé le monde occidental, alors que la jeune génération acceptait largement le concept de l’amour libre, en rejetant des valeurs morales centenaires et en se tournant vers des drogues hallucinogènes pour se divertir et fuir la réalité. Le mouvement « hippie » de cette époque a popularisé un ancien hallucinogène : le cannabis, qui est extrait de la marijuana. Dès lors, la consommation de cannabis n’a cessé de croître dans le monde occidental, malgré son inscription au registre des drogues illégales. Des organisations criminelles et des cultivateurs locaux ont saisi l’opportunité lucrative de commercialiser cette drogue auprès d’une clientèle croissante. Des efforts énormes et coûteux ont été entrepris pour renforcer l’interdiction de la marijuana, avec des résultats mitigés.

La pression des lobbyistes et des médias ont progressivement conduit à un grand mouvement public – et par conséquent politique – de dépénalisation ou de légalisation du cannabis. Après avoir longtemps toléré la consommation de cannabis, les Pays-Bas ont légalisé la culture de marijuana en février 2017. Aux États-Unis, huit États ont approuvé sa légalisation totale, tandis que d’autres ont adopté divers degrés de dépénalisation, sans compter la tolérance pour l’usage « médical ». Le gouvernement libéral du Canada a déjà adopté une loi qui légalisera le cannabis au 1er juillet 2018. Les gouvernements voient la légalisation comme une mesure populaire – permettant d’engranger davantage de voix lors des élections suivantes.

Il semble y avoir deux arguments conduisant à la dépénalisation ou la légalisation.  Le premier est la hausse d’une croyance sociale affirmant que le cannabis est une substance inoffensive qui ne provoque aucune maladie pour la santé du consommateur ni pour le bien-être de la société. Le second est que les efforts pour l’interdire mobilisent de grandes ressources sans obtenir beaucoup de résultats, tandis que son statut de drogue illégale permet au crime organisé d’en tirer des bénéfices. Beaucoup pensent donc que si le cannabis était légalisé, les ressources publiques pourraient être affectées à d’autres causes et que les bénéfices de la drogue ne profiteraient plus à des criminels, mais à l’économie.

Beaucoup de gens semblent désormais accepter ces deux arguments. Qu’y aurait-il de mal à légaliser une substance inoffensive qui supprimerait en même temps une place de marché pour les criminels ? Cependant, des voix s’élèvent dans l’opposition. De façon surprenante, les objections les plus fortes contre la légalisation du cannabis ne viennent pas des mouvements ultraconservateurs ou religieux, mais du corps médical. Le lobby pro-cannabis raille ces arguments s’opposant à ses propres idées, mais il propose peu d’études scientifiques contredisant les conclusions de quelques-unes des institutions médicales les plus respectées au monde. Quels sont les principaux problèmes soulevés par la recherche médicale ?

Une perte de motivation

La consommation de cannabis en tant qu’hallucinogène n’est pas nouvelle. Pendant des siècles, les classes inférieures du sous-continent indien ont massivement utilisé le cannabis. Il existe de nombreuses références historiques au sujet de ces consommateurs vivant dans la pauvreté en ville ou à la campagne. De telles personnes étaient généralement considérées comme apathiques et elles étaient marginalisées.

En 2013, la revue Psychology Today citait une étude scientifique, publiée par l’Imperial College et le King’s College de Londres, qui établissait fermement un lien significatif entre la consommation de cannabis et le faible niveau de dopamine dans le cerveau. La baisse de la dopamine affecte les niveaux neurochimiques du cerveau et réduit la motivation, provoquant un « syndrome amotivationnel » (“L’utilisation du cannabis à long terme détruit-il la motivation ?”, 2 juillet 2013). Cela explique la piètre réputation des fumeurs indiens de cannabis. De nombreuses observations cliniques confirment cet impact du cannabis chez les consommateurs réguliers.

Cela est alarmant à cause de l’ampleur de la consommation de cannabis. Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) rapporte que « le nombre de jeunes (22 %) et de jeunes adultes (26 %) qui ont pris de la marijuana en 2013 était plus de deux fois et demie plus élevé que celui des 25 ans et plus (8 %), selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues de Statistique Canada » (“La marijuana et les jeunes”, ccdus.ca).

À présent, avec la légalisation à venir, ces chiffres vont augmenter et les médecins tirent une sonnette d’alarme que la classe politique semble ignorer.

Pendant plusieurs années, l’organisation Partenariat pour un Canada sans drogue a présenté des études scientifiques réputées et soumises à un examen collégial montrant les dangers, ainsi que les coûts économiques et sociaux de la consommation de cannabis. Cependant, malgré le soutien apporté à ces études par les experts sanitaires, la pression sociale dirige toujours l’idéologie politique.

Qui a raison ? Toutes les craintes concernant le cannabis sont-elles fondées ? Puisque le cannabis est aussi répandu, certains penseront qu’il ne doit pas être bien dangereux pour la société. Par exemple, certains diront que, selon le CCDUS, les jeunes Canadiens sont ceux qui consomment le plus de cannabis dans le monde développé, sans conséquences néfastes apparentes. Cependant, en y regardant de plus près, les avertissements des scientifiques sont inquiétants.

L’addiction

L’Association américaine de psychiatrie a cité dans sa revue une étude parue dans le New England Journal of Medicine. Le rapport concluait en disant que « l’usage du cannabis est lié à de multiples effets néfastes – notamment chez les jeunes » (“Une étude de recherche déclenche un avertissement de la NIDA [Institut national sur la prise de drogues] sur l’usage du cannabis”, Psychiatric News, 3 juillet 2014). La chercheuse principale Dr Nora Volkow insiste sur le fait que « la consommation à long terme du cannabis peut conduire à l’addiction […] La consommation régulière de cannabis pendant l’adolescence est particulièrement inquiétante, car la prise [de cannabis] par cette tranche d’âge est associée à une probabilité plus élevée de conséquences néfastes. » Les auteurs mentionnent que dans les 77 études et articles passés en revue, des effets néfastes sur la santé étaient associés à la prise de cannabis.

L’Association médicale canadienne, l’Association des psychiatres au Canada et la Société canadienne de pédiatrie ont exprimé leurs craintes au gouvernement du pays, apparemment sans effet (“Les craintes des médecins canadiens concernant la légalisation de la marijuana”, The Globe and Mail, 12 avril 2017). Ces organisations sont particulièrement inquiètes au sujet des consommateurs de moins de 25 ans, dont le cerveau est encore en cours de développement. Le professeur Christina Grant, de l’université McMaster, déclare : « Nous savons qu’un adolescent sur sept qui commence à consommer du cannabis développera un trouble lié à cette drogue » – un impact destructeur sur les relations des adolescents à l’école, au travail et au sein de la famille.

La déficience cérébrale – diminution de la mémoire, de la capacité d’attention et du raisonnement

Le même article présente des preuves montrant un lien fort entre le développement de la psychose chez les consommateurs de cannabis et un historique familial de maladie mentale, indiquant même qu’il n’existe aucune « marge de sécurité ». Dr Grant insiste sur le fait que les adolescents fumant fréquemment du cannabis souffrent de dommages à long terme dans leur cerveau en formation, avec des problèmes comme la diminution de la mémoire, de la capacité d’attention et des aptitudes à prendre des décisions importantes. Elle ajoute que des études IRM ont montré un « amincissement » du développement du cortex cérébral, une région essentielle pour la réflexion, la planification et l’organisation.

Une étude du CCDUS montre que « “les adolescents qui commencent à fumer tôt du cannabis, et qui continuent [à en fumer] régulièrement, risquent de diminuer leur niveau de QI” […] “Le nombre croissant de preuves sur les effets de la prise de cannabis pendant l’adolescence est préoccupant”, déclare Amy Porath-Waller, chercheuse en chef du CCDUS. “Je pense que nous devrions être très préoccupés […] Il faut s’arrêter un instant et considérer le fait qu’ils représentent l’avenir de notre pays. Nous voulons assurément former nos jeunes pour qu’ils deviennent des membres actifs de la société sur le marché du travail et cela constitue assurément une raison pour le Canada de s’inquiéter de la prise de cannabis parmi les jeunes.” Elle ajoute qu’il est tout aussi inquiétant de voir que la plupart des jeunes canadiens perçoivent le cannabis comme une chose bénigne, sans effets sur leur capacité à conduire ou leurs performances à l’école » (“La consommation précoce du cannabis peut diminuer le QI des adolescents”, Ottawa Citizen, 20 avril 2015).

Paradoxalement, le gouvernement canadien fait pression pour légaliser la marijuana, alors même que le ministère fédéral de la Santé (Santé Canada) lance de sérieux avertissements contre les risques médicaux prouvés du cannabis – renforcés par des études médicales récentes et crédibles. Le site Internet de Santé Canada mentionne des effets néfastes sur la coordination physique et le temps de réaction, la concentration et l’aptitude à prendre des décisions. Il cite aussi une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Science montrant un déclin permanent du QI chez les utilisateurs réguliers (“Les utilisateurs réguliers de cannabis montrent un déclin neuropsychologique de l’enfance à la cinquantaine”, 2 octobre 2012). Santé Canada documente aussi les risques associés de développement d’une psychose ou d’une schizophrénie chez les consommateurs réguliers.

Les effets du cannabis peuvent aussi affecter un bébé avant sa naissance si sa mère en consomme. Sous la rubrique « Effets du cannabis sur la santé », le site Internet de Santé Canada déclare : « Les toxines du cannabis sont transportées par le sang de la femme enceinte jusqu’au fœtus et elles se retrouvent aussi dans le lait maternel. Une forte consommation de cannabis pendant la grossesse peut faire en sorte que le bébé aura un faible poids à la naissance. » Le site gouvernemental mentionne aussi que son usage par des femmes enceintes est associé à des impacts sur le développement à long terme des enfants, dont une baisse de la mémoire, de la concentration et des aptitudes de résolution des problèmes, l’hyperactivité, ainsi qu’un risque accru de toxicomanie lorsque l’enfant grandira.

Des statistiques sans âme, mais des tragédies réelles

Toutes ces études reflètent bien plus que des nombres et des statistiques – elles représentent des conséquences déchirantes dans les vies abîmées des consommateurs de cannabis.

Il y a quelque temps, j’ai reçu une lettre racontant l’histoire tragique d’une vie irrémédiablement abîmée depuis la naissance, à cause du cannabis. En voici un extrait : « Je suis pour ainsi dire un fumeur de cannabis de la troisième génération. Je suis né dedans […] La première fois que j’ai respiré dans ce monde, je n’ai pas inhalé une bouffée d’air pur, mais de fumée d’herbe ! […] Je ne pouvais pas apprendre à lire, à écrire et à compter au même rythme que les autres [enfants] de mon âge. »

L’auteur de la lettre mentionne que le cannabis l’a conduit vers la consommation « d’herbe » et d’autres drogues. Sous l’influence du cannabis, il commença à commettre des crimes, alors que la drogue réduisait sa lucidité. À 21 ans, il se trouva dans le couloir de la mort dans une prison de l’Arkansas, aux États-Unis, pour avoir commis plusieurs meurtres sous l’influence d’une drogue « inoffensive » : le cannabis.

L’auteur, Kenneth Williams, a accepté sa situation et il cherchait à avertir les autres personnes ayant été, ou pouvant être, séduites par le mensonge disant que le cannabis est inoffensif. Il assuma la pleine responsabilité de ses crimes, bien que sa vie et ses capacités d’apprentissage aient été altérées avant même sa naissance. Il a écrit un livre à ce sujet dans lequel il déclara : « Je partage mon histoire afin d’avertir les autres qui marchent dans les ténèbres. Les drogues comme le cannabis en ont conduit beaucoup vers la mort ou dans une cellule froide de prison. Cela cause du tort au consommateur et à la nation. J’en suis le témoin vivant – enfin, pour l’instant. » Son histoire corrobore les avertissements de l’Association médicale canadienne et, comme nous l’avons vu, du gouvernement canadien sur son propre site Internet. Kenneth Williams a été exécuté le 28 avril 2017.

Des lésions aux poumons et au cœur

Dans un rapport de 2015 intitulé « Marijuana », le Partenariat pour un Canada sans drogue (renommé en Jeunesse sans drogue Canada depuis 2016), notait que même en ignorant les dangers de l’ingrédient hallucinogène (tétrahydrocannabinol ou THC), fumer du cannabis restait dangereux pour la santé : « Quel que soit le niveau de THC, les fumeurs de marijuana inhalent une quantité de goudron et de monoxyde de carbone de trois à cinq fois supérieure que les fumeurs de tabac. »

Nous pouvons ajouter que la température de combustion plus élevée peut provoquer une raréfaction des cils vibratiles dans les poumons, conduisant à une augmentation des cas d’emphysème, une maladie potentiellement mortelle.

Depuis des années, la Société canadienne du cancer milite contre le tabagisme, obtenant un large soutien dans l’opinion publique – cependant une grande partie de ces gens qui s’opposaient justement au tabac ne semblent pas concernés à propos des résultats montrant que le cannabis est beaucoup plus dommageable pour les poumons.

Le cœur n’est pas épargné. Le médecin et chercheur Dr Andrew Pipe, auteur de nombreuses publications, et le scientifique Dr Robert Reid, du département de prévention et de réhabilitation de l’Institut de cardiologie d’Ottawa, ont exprimé de grandes inquiétudes concernant la consommation actuelle (ou en augmentation) de cannabis au sein de la population. Les conclusions de leurs recherches ont été publiées dans la revue médicale The Beat, spécialisée en recherche cardiaque : « Les auteurs ont découvert que la consommation de cannabis a été associée à des conditions vasculaires qui augmentent le risque d’infarctus et d’AVC, bien que les mécanismes par lesquels cela se produit ne soient pas encore clairs. [Dr Reid] note aussi que la consommation de cannabis pouvait poser problème aux personnes ayant un pouls irrégulier, ou arythmie, car cela active le système nerveux sympathique » (“La légalisation de la marijuana et votre cœur”, juin 2017).

L’article insiste sur deux impacts de la consommation de marijuana sur le cœur : l’augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle, ainsi que la réduction de la capacité du sang à transporter l’oxygène des poumons vers le reste du corps. Ce fardeau pour le système cardiovasculaire est ainsi résumé : « Le résultat est une sollicitation accrue du cœur et une capacité réduite à remplir sa fonction. »

Souffler sur la fumée pour voir la vérité !

Les gens ont tendance à suivre leur propre opinion, au lieu de s’appuyer sur des faits. Et la réalité des dangers du cannabis – qu’il soit légalisé ou non – pour la santé et le bien-être n’est que trop évidente. Pour ceux qui suivent les instructions bibliques de prendre soin de leur corps en tant que temple de Dieu (1 Corinthiens 6 :19) créé à Son image (Genèse 1 :26-27), la réponse devrait être tout aussi évidente : « Légal ou pas, ce n’est pas pour moi ! »

Mais au-delà des questions de santé mentale ou physique, d’autres aspects sont débattus dans les gouvernements et les institutions éducatives : quel serait le potentiel de réduction du crime et de la consommation de drogues, en général, en légalisant le cannabis ? Quels sont les soi-disant bénéfices de la « marijuana médicale » ? Et – malheureusement, peu de gens se posent cette question – que pense Dieu de tout cela ?

Nous répondrons à ces questions dans la seconde partie de cet article qui sera publiée dans le prochain numéro du Monde de Demain.

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