Garder le lien pendant le confinement | Le Monde de Demain

Garder le lien pendant le confinement

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Certains abonnés à cette revue habitent dans des régions reculées du monde, y compris au nord du cercle polaire. Nous aimerions vous faire partager le quotidien d’un de nos abonnés habitant sur place.

 

Alors que les mesures de confinement décrétées par les gouvernements ont affecté jusqu’à un tiers de la population mondiale pendant le pic de la pandémie de Covid-19, beaucoup d’entre nous ont vécu un niveau d’isolement physique bien plus élevé que tout ce que nous avions connu jusque-là. Mais ceux qui vivent dans des zones reculées n’ont presque pas vu la différence. Dans certaines régions, la population est tellement disséminée que les gens sont presque tout le temps séparés et « socialement distants » de leurs amis, de leurs voisins et de leur famille élargie.

Le point de vue d’un abonné éloigné

Gjoa Haven est une petite ville habitée par moins de 1200 Inuits dans le nord du territoire du Nunavut. Elle se situe au-delà du cercle arctique et elle est plus proche du pôle Nord (à moins de 2400 km) que de la capitale canadienne, Ottawa. La température moyenne annuelle est de -14,4°C. Pour vous donner une idée du climat, il tombe 7,8 cm de pluie par an à Gjoa Haven, mais la moyenne annuelle des chutes de neige est de 130 cm !

La langue locale est l’inuktitut et les Inuits appelle ce lieu Uqsuqtuuq, signifiant « beaucoup de graisse » en référence aux nombreux mammifères marins dans la région. Le nom en français vient de la découverte par Roald Amundsen du passage du Nord-Ouest (voir notre article “Gjoa Haven, Nunavut” dans la revue du Monde de Demain de janvier-février 2018). Gjoa était le nom du navire d’Amundsen. Les marins embarqués dans cette expédition passèrent deux hivers dans la région, en s’instruisant auprès de la population inuite avec qui ils étaient en contact.

Adam Hatkaitok est un lecteur de longue date du Monde de Demain, qui est né et a grandi à Gjoa Haven. Nous l’avons interrogé au sujet de la vie quotidienne dans une région aussi isolée et comment il avait découvert notre publication.

Le Monde de Demain : À quoi ressemble le fait de grandir à Gjoa Haven ?
Adam Hatkaitok : Eh bien, la première réponse que je pourrais faire est que c’est « très froid », mais ça va. En vivant depuis aussi longtemps dans le Nord, le froid devient un divertissement, comme de jouer dans la neige en grandissant. La plupart du travail scolaire est similaire au reste du Canada, même si les écoles sont actuellement fermées en raison du coronavirus. Nous arrivons à supporter l’isolement.

Vous sentez-vous coupé du reste du monde ?
En tant que communauté, nous nous connaissons tous les uns les autres et nous sommes très liés. Mais sommes-nous coupés du reste du monde ? Oui, nous le ressentons fortement. Lorsque les gens d’ici voyagent pour des raisons médicales, la plupart d’entre eux prennent cela avec enthousiasme, avec joie.

Même s’ils ont un problème de santé, ils sont enthousiastes de sortir un peu de la communauté ?
Oh oui. Assurément !

Les mesures liées au coronavirus vous ont-elles affecté, vous ou votre communauté ?
Pour la première fois dans l’Histoire du Nunavut, des gens ont fait leurs courses en ligne. Le Nunavut est un des seuls endroits du monde qui n’a aucun cas de coronavirus.

S’il n’y a aucun cas dans la ville et que l’accès est interdit aux visiteurs, pourquoi faire des changements ?
Ils veulent maintenir le coronavirus en dehors du territoire du Nunavut car dans beaucoup de communautés nous n’avons pas d’hôpitaux ni de médecins – seulement des infirmiers et des cliniques locales. Si le virus touchait le Nunavut, il aurait un impact très important sur nos communautés car beaucoup de gens ont des problèmes respiratoires.

Quelle évolution avez-vous noté depuis votre enfance ?
Il y a eu des petits changements. La drogue a fait son apparition – des enfants de moins de 12 ans consomment du cannabis. Certains enfants ne vont pas à l’école. C’est probablement un des plus grands problèmes, ainsi que le manque général de respect qui devient un grave problème au sein de la communauté.

À votre avis, quelles en sont les causes ?
Je ne vois que les réseaux sociaux. Désormais, tout le monde ici est accroché à Internet, à la musique rap et à ce genre de choses. À mon époque, j’avais le droit d’écouter la musique que j’aimais, mais jamais je n’aurais eu le droit de suivre leur exemple. Même chose pour les films et les émissions télé – nous avions le droit de les regarder, mais jamais de suivre leur exemple. Désormais, je pense que c’est un problème au niveau mondial. Nous voyons beaucoup de jeunes regarder et écouter ces choses et, dans certains cas, ils l’appliquent à eux-mêmes. Les jeunes sont toujours assez respectueux des plus âgés et peu de choses sont tolérées avant que les aînés n’interviennent. Lorsque les parents, voire les grands-parents, se rendent compte que les jeunes se comportent mal entre eux, ils s’asseyent, ils leur parlent et [les jeunes] écoutent leurs recommandations.

Depuis combien de temps êtes-vous abonné au Monde de Demain et comment en avez-vous entendu parler pour la première fois ?
Tout a commencé quand j’étais enfant. J’écoutais la radio et j’ai entendu un homme du nom d’Herbert W. Armstrong qui parlait d’un royaume à venir. Ces émissions étaient rediffusées sur la radio locale. Puis j’ai vu Roderick C. Meredith sur VisionTV [en 2010] et j’ai alors commencé à prêter attention. Je n’avais aucune idée que les deux étaient liés, jusqu’à ce que je commence à étudier davantage la littérature du Monde de Demain, y compris les publications en ligne, les brochures et la revue – j’ai alors réalisé que M. Meredith avait travaillé étroitement avec M. Armstrong.

Quel message souhaiteriez-vous transmettre à nos lecteurs pendant cette crise du coronavirus ?
J’ai vécu tellement d’années dans l’isolement que je peux dire avec certitude que nous sommes adaptables. Nous pouvons nous adapter. Le temps peut sembler long, mais je vis confiné et je ne suis pas devenu fou. Pour ceux qui traversent cette période difficile, je souhaite leur dire que cela peut être une bénédiction à certains égards. Par exemple, vous pouvez être plus proche de votre famille.

La mission continue

Tous nos remerciements à M. Hatkaitok pour avoir pris le temps de nous répondre et de partager sa perspective intéressante avec nos lecteurs.

Herbert Armstrong, notre prédécesseur dans cette Œuvre, prêcha à la radio dès le début des années 1930, puis à la télévision jusqu’à sa mort en 1986, et en atteignant les extrémités de la Terre avec la revue La Pure Vérité. Nous continuons cette Œuvre à travers cette revue et les autres médias du Monde de Demain afin de prêcher et d’enseigner le Royaume de Dieu à venir. C’est la bonne nouvelle, le message que Jésus a ordonné à Son Église d’annoncer à toutes les nations du monde jusqu’à Son retour.

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