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Les marais de Humboldt

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Dans les Prairies de la Saskatchewan, se trouve la petite ville de Humboldt (6000 habitants), à 110 km environ à l’est de Saskatoon. C’est ici à la fin des années 1970, début 1980, qu’un scientifique remarquable conduisit une expérience non moins remarquable dont les résultats eurent des répercussions dans beaucoup d’autres communautés à travers le monde.

De petites villes comme Humboldt – qu’elles se trouvent au Canada ou ailleurs dans le monde – éprouvent souvent des difficultés avec le traitement des eaux d’égout. Ce n’est pas le sujet le plus charmant, mais chaque gouvernement provincial ou municipal doit résoudre ce problème. Le traitement des eaux usées, afin de les purifier, est très dispendieux. Le coût est si élevé qu’en certains endroits ces effluents sont simplement déversés dans les rivières, les lacs et les mers.

Dr G. Lakshman, chercheur au Conseil national de recherches de la Saskatchewan et arrivé récemment d’Inde, connaissait bien le problème. Dans une série d’études financées par le gouvernement de la Saskatchewan et l’organisation Canards illimités Canada, l’équipe de Lakshman a fait des découvertes surprenantes qui ont depuis été appliquées à travers le monde pour améliorer la qualité de vie des populations.

L’étude intitulée « Projet expérimental à Humboldt pour fournir un traitement tertiaire aux effluents municipaux en utilisant des plantes aquatiques » (Lakshman, Saskatchewan Research Council, 1983, rapport technique SRC n°151), détaille les remarquables capacités de deux plantes banales : la quenouille (ou massette) et le scirpe (sorte de jonc).

Usines mécaniques ou usines vertes ?

Humboldt n’avait pas les moyens de se payer la nouvelle usine de traitement des eaux dont la ville avait besoin. Lakshman obtint l’autorisation de créer deux petites lagunes, peu profondes, à l’extérieur de l’agglomération. Des ouvriers y plantèrent des milliers de quenouilles et de scirpes dans des fossés profonds de 20 cm. Lakshman savait que les plantes des marais, en particulier les quenouilles, avaient un appétit insatiable pour les eaux usées et que ce serait peut-être la solution pour traiter les déchets dans les régions rurales. Il pensa au fait qu’il y a souvent de telles plantes au fond des bassins de drainage recevant les effluents, avant que ceux-ci soient finalement lessivés par la pluie et la gravité.

Le rapport de Lakshman montre que ces variétés de joncs ont une capacité miraculeuse pour neutraliser les effets néfastes des matières polluantes comme les nitrates et le phosphate. Certaines plantes absorbent uniquement ce dont elles ont besoin, mais les quenouilles absorbent tout ce qu’elles peuvent emmagasiner. Le rapport du Conseil de recherches révèle l’efficacité avec laquelle ces joncs absorbent les déchets. Il identifie par exemple une sécrétion antibiotique produite par les quenouilles qui neutralise des bactéries, dont les e-coli et les coliformes. Il mentionne aussi l’absorption et la neutralisation de substances chimiques dangereuses. Ces plantes emprisonnent les matières toxiques dans leurs tissus et rendent les toxines inoffensives. Elles peuvent traiter des métaux lourds comme le mercure, les phénols, le cyanure ou le zinc, et décomposer le sulfure d’hydrogène. Elles peuvent même désintoxiquer des ruissellements contenant des pesticides et des herbicides.

Ces plantes travaillent à une vitesse stupéfiante. En 6 mois, les petites lagunes peuvent traiter le volume d’eaux usées produit en 12 mois. Le cycle de neutralisation prend seulement 21 jours, après quoi la qualité de l’eau est comparable à celle des lacs les plus propres de la Saskatchewan.

Les stations d’épuration modernes rencontrent aussi le problème des mauvaises odeurs. Cependant, l’étude à Humboldt révèle que les effluents deviennent rapidement inodores, bien que le mécanisme ne soit pas encore connu. Nous associons souvent les marais aux moustiques, mais l’étude montre également que les racines des quenouilles sécrètent un larvicide qui tue les larves de moustiques.

De formidables marais

Suite à cette étude, le gouvernement de la Saskatchewan a commencé à recommander aux fermes et aux parcs d’engraissement de laisser les marécages en friche et de planter des quenouilles dans les fossés et les zones à faible pente afin de rendre les effluents inoffensifs. Le plus surprenant est qu’à la fin de la saison de croissance et malgré leur régime plutôt dégoûtant, les joncs peuvent être récoltés et utilisés en toute sécurité pour nourrir les animaux.          

Le journal de l’Association canadienne des ressources hydriques renforce ces découvertes : « Les marais fonctionnent aussi comme des pièges pour les sédiments naturels en les emprisonnant dans la végétation émergeante, en ralentissent les écoulements et en permettant aux particules de sol de retomber. S’ils sont conservés ou développés, ils aident non seulement à réduire l’érosion, mais ils améliorent aussi la qualité de l’eau. En fait, les marais ont leur propre système de traitement de l’eau, avec des plantes comme les quenouilles et les scirpes. Les recherches prédisent que cela pourrait bien être le système du futur pour de nombreuses communautés rurales, tellement ces plantes sont efficaces dans les sites d’épuration de l’eau » (janvier 2013).

L’article décrit ensuite les recherches approfondies sur la capacité de ces plantes remarquables à améliorer la qualité de l’eau, en expliquant les processus biologiques qui réduisent les niveaux de toxines, de microbes et des autres contaminants dans les eaux polluées. Il mentionne aussi la rapidité impressionnante de ce traitement.

Ailleurs en Saskatchewan, comme dans le village de Vonda, des projets similaires ont été lancés depuis 1983. Le maire Dan Sembalerus a déclaré : « Le système ne présente pas d’inconvénient, il ne demande ni transformations ni modifications » (The Western Producer, 8 janvier 2015).

Fruit d’une conception ou du hasard ?

Dans notre monde axé sur les technologies modernes, nous ignorons trop facilement la conception de la planète sur laquelle nous vivons. Il est vraiment ridicule d’écrire que tout ce qui existe est le fruit du hasard, alors qu’il s’agit en fait de l’œuvre d’un Créateur dont le génie se reflète dans les cycles de la nature qui nous entoure. Les mécanismes qui éliminent les toxines et les déchets n’ont pas été ignorés lors de la conception miraculeuse des quenouilles et des scirpes. Ces plantes travaillent gratuitement, produisent un excellent ouvrage et ne font jamais la grève. Lorsque nous prenons le temps de nous arrêter et de réfléchir sur le fonctionnement de la Terre, il est indéniable qu’un grand Dieu, possédant une incroyable sagesse, ait mis en place les écosystèmes.

Dieu établira bientôt sur la Terre un gouvernement juste et véritable qui sera dirigé par Son Fils Jésus-Christ. Les hommes apprendront alors comment la planète est supposée fonctionner. Le monde deviendra sûr et magnifique.

À cette époque, la création remarquable des quenouilles et des marais, dans lesquels elles poussent et travaillent, sera reconnue à sa juste valeur.

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