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Les gladiateurs modernes

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Notre société prétend être de plus en plus paisible, mais les sports de combat extrême semblent être la preuve du contraire.

Plus de 18.000 spectateurs étaient entassés dans le Centre Air Canada, à Toronto, pour une soirée très attendue. Combat après combat, l’excitation, l’énergie et les blessures augmentaient. Le Toronto Star a conclu son direct sur Twitter en déclarant que chaque combat de la 206ème édition des Ultimate Fighting Championship (UFC) avait été « mémorablement violent ». Devrions-nous être inquiets de vivre dans une société qui accepte et qui glorifie une telle brutalité ?

Autrefois bannis au Canada, les arts martiaux mixtes (MMA) ont été légalisés par l’Ontario en août 2010. En 2013, la loi S-209 a placé les MMA au rang de la boxe – les seules exceptions au Code criminel interdisant de se battre pour obtenir un prix. Avant la légalisation nationale, sa popularité grandissait au Canada avec les événements provinciaux de l’UFC. 42.000 billets furent vendus pour le premier d’entre eux organisé à Toronto. Les Canadiens regardent plus d’UFC par habitant dans les médias que n’importe quelle autre nation (Toronto Star, 21 septembre 2013).

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce soi-disant sport, imaginez quelque chose de semblable  à la lutte ou au judo pendant les Jeux Olympiques. Cependant, peu de combats olympiques arrivent à générer autant d’audience que ceux de l’UFC. Pourquoi ? Les Jeux Olympiques sont beaucoup moins brutaux. Avant un événement de l’UFC, le Citizen Ottawa publia un guide sous forme de questions/réponses pour ceux qui ne connaissaient pas ce sport. Voyez la réponse frappante à la question « Comment savoir lorsque le combat est terminé ? » :

« Les sirènes d’ambulances sont un indice, mais il y a d’autres issues possibles. Le plus dramatique est le knockout (KO) lorsque l’adversaire est inconscient. Un KO technique, ou TKO, a lieu lorsque l’arbitre arrête le combat ou lorsqu’une blessure est suffisamment sévère pour l’arrêter. Un combattant peut aussi gagner par soumission – si son adversaire se rend oralement ou physiquement en “tapant” [sur le tapis ou son adversaire] – ou si un combattant est disqualifié, absent ou qu’il renonce » (18 juin 2016).

Environ un tiers des combats professionnels des MMA finissent par des traumatismes crâniens, souvent provoqués par des coups portés après que l’adversaire est inconscient (National Post, 26 mars 2014).

La gloire dans la brutalité

La popularité des MMA semble contraire à la logique. Il y a en permanence des campagnes anti-harcèlement et tout ce qui semble être trop agressif ou « masculin » (en bien ou en mal) est attaqué et considéré politiquement incorrect dans de nombreuses cultures actuelles. Alors que la société semble de plus en plus docile, l’attraction pour la violence ne cesse d’augmenter. Il suffit d’assister à une partie de hockey pour s’en rendre compte. Il y a trois raisons pour lesquelles la foule se lève et se met à crier : un but, un sauvetage spectaculaire et un combat – la vue d’adultes se donnant des coups.

Sans aucun doute, les combattants des MMA possèdent de grandes qualités. Ils sont à l’apogée de leur forme physique, de leur force et leur agilité – comme la plupart des athlètes professionnels. Mais il ne fait aucun doute que la popularité des MMA est principalement due à sa brutalité.

Ce n’est pas la première fois dans l’Histoire que des spectacles mettant en scène des adultes combattant à l’extrême sont considérés comme un divertissement acceptable. De nombreux combattants actuels se considèrent comme leurs héritiers. L’ancien président de l’Association médicale canadienne, Dr Louis Francescutti, arriva à la même conclusion : « Le but est de reproduire l’époque des gladiateurs, en battant votre adversaire et en remportant l’argent mis en jeu » (Toronto Star, 21 septembre 2013).

Les premiers combattants de l’extrême

De nos jours, beaucoup regardent encore avec admiration les anciens gladiateurs. Ils sont vus comme la quintessence de la masculinité : forts, braves et prêts à affronter une adversité extrême. Ce sont des caractéristiques admirables. Cependant, il est regrettable que la société utilise un tel excès de violence pour les présenter et les célébrer.

Après plusieurs siècles de guerre, la conquête romaine aboutit à la Pax Romana, une période de paix à travers l’empire. En l’absence de guerre dans la majeure partie de l’empire, des spectacles guerriers furent proposés à la population sous la forme de combats de gladiateurs. Le sénateur romain Sénèque décrivit la violence à laquelle il assista dans le Colisée et, à la différence près que l’issue était la mort, ses paroles pourraient tout à fait décrire un combat actuel à la télévision.

« Les combats qui avaient précédé n’étaient que des actions de miséricorde. Il n’y a plus de jeux ; ce n’est que massacre ; les combattants sont à nu, et ne portent point de coup à faux. C’est un divertissement que bien des gens préfèrent à celui des gladiateurs qui sont appariés et choisis ; et pourquoi, selon leurs goûts ; ne les préféreraient-ils pas ? Il n’y a point de casque ni de bouclier pour arrêter l’épée ; car, à quoi servent, disent-ils, ces cuirasses ? À quoi bon toute cette escrime ? Cela ne fait que retarder la mort » (“Épître VII”, Œuvres complètes de Sénèque, Firmin Didot Frères, pages 532-533).

La nature humaine

Sénèque avait compris que les jeux étaient populaires car ils répondaient aux attentes d’une société soi-disant civilisée qui recherchait la violence. Cet appétit violent se retrouve tout au long de l’Histoire. Le livre de la Genèse décrit comment le premier homme né d’un père et d’une mère est devenu le premier meurtrier (Genèse 4 :1, 8). Avant le déluge, « la terre était pleine de violence » (Genèse 6 :11).

L’apôtre Paul prophétisa qu’une telle époque existerait à nouveau de nos jours, en décrivant une société égoïste, sans retenue et cruelle (2 Timothée 3 :1-3).

De telles attitudes sont en opposition directe avec les commandements mis en place par le Créateur de l’univers à notre attention. « Tu ne tueras point » (Exode 20 :13) est un ordre très clair, mais ce n’est que le point de départ. Le Christ magnifia cette loi en enseignant que l’esprit de ce commandement consiste à ne pas même haïr ou avoir du ressentiment à l’égard d’une autre personne (Matthieu 5 :21-26).

Notre nature humaine est égoïste et elle peut même prendre plaisir à voir la douleur des autres, mais les lois de Dieu sont conçues pour nous enseigner à développer un amour véritable et de l’intérêt pour les autres. Pour savoir comment la loi de Dieu accomplit cela, écrivez-nous ou rendez-vous sur notre site Internet MondeDemain.org pour commander un exemplaire gratuit de notre brochure Les Dix Commandements.