Le Covid-19 révèle un péché caché | Le Monde de Demain

Le Covid-19 révèle un péché caché

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Parfois, même les pires péchés de notre société restent cachés jusqu’à ce que des circonstances exceptionnelles les révèlent. Que faisons-nous ensuite pour les corriger ?

 

Imaginez qu’un de vos proches soit dans un établissement médicalisé et que vous vous réveilliez en lisant ceci dans la presse : « Des résidents âgés laissés dans leur souillure et non nourris après la fuite des personnels soignants, 31 morts en quelques semaines : une maison de soins à Montréal est devenue le symbole des terribles conséquences du coronavirus dans les établissements de soins de longue durée au Canada » (The Japan Times, 19 avril 2020).

La situation de cet établissement pendant la pandémie de Covid-19, en 2020, fut tellement horrifiante qu’elle a été rapportée dans des médias internationaux. Le Japan Times poursuit : « Appelées au secours après que le personnel a déserté l’établissement, les autorités sanitaires ont découvert des résidents déshydratés, non nourris depuis plusieurs jours et allongés amorphes dans leur lit, certains couverts d’excréments. D’autres étaient tombés au sol. Deux décès sont passés inaperçus pendant plusieurs jours. »

Hélas, des conditions similaires ont été découvertes ailleurs dans le pays. Le nombre inhabituel de patients succombant au Covid-19 dans ces établissements a alerté les autorités sanitaires de la situation.

Un problème révélé par la pandémie

La pandémie de coronavirus est devenue une tragédie moderne dans une grande partie du monde, mais au Canada elle a révélé le terrible secret que beaucoup de personnes âgées vivent leurs derniers instants dans des établissements qui, malgré des apparences flatteuses, sont trop souvent des lieux de négligence. Ce n’est pas le cas de toutes les maisons de santé, mais les trop nombreux cas révélés pendant la pandémie imposent une prise de conscience et des actions pour corriger cela. Dr Susan Braedley, professeur agrégée à l’Université Carleton d’Ottawa, a réagi à ces découvertes en demandant comment de telles conditions sordides avaient pu se développer dans une des nations les plus riches au monde :

« Comment avons-nous laissé nos gouvernements mettre en place des systèmes qui sont terriblement sous-financés et incapables de fournir des soins sûrs, respectueux et dignes ? […] En tant que société, nous avons tendance à dévaluer et à dénigrer les adultes qui ne sont pas capables de prendre soin d’eux-mêmes, qui développent des handicaps, ou qui ne “suivent pas le rythme” du déferlement de changements sociaux […] Nous n’aimons pas voir des vieux visages et des vieux corps, nous n’écoutons plus la voix et les opinions des anciens » (Edmonton Journal, 27 mai 2020).

Braedley montre que « l’âgisme » dans la société canadienne – et peut-être dans d’autres nations – conduit à la réduction des fonds dédiés aux soins des personnes âgées qui en ont besoin. L’âgisme détermine l’attitude du public face aux prestations de soins : « Notre société a une mauvaise attitude envers les services de soins. Nous nous sommes dit que “n’importe qui” pouvait faire ce travail. » Elle met le doigt avec justesse sur la faille de ce raisonnement : « Il faut une qualification et de l’expérience pour apprendre à développer des relations avec des personnes qui souffrent, qui sont confuses, ou qui se sentent très vulnérables, seules et qui ont peur de la mort. » Braedley explique ensuite que la connaissance et les compétences sont nécessaires pour aider ceux qui souffrent de démence, pour soutenir les personnes fragiles souffrant de problèmes articulaires, pour les alimenter patiemment en améliorant l’expérience sociale des repas d’un individu qui a du mal à avaler, et globalement à rendre leur vie plus facile et plus heureuse.

Une société civile n’est pas un entrepôt où les membres les plus âgés sont mis à l’abri des regards, mais un endroit où ils sont traités avec respect et soignés avec dignité – après tout, la plupart d’entre nous finiront par atteindre ce stade. Les responsables doivent se repentir de ce péché caché et rectifier ces conditions criminelles. Mais dans notre société occidentale, l’âgisme semble nous amener vers un avenir bien sombre.

Franchir les limites

Une récente décision judiciaire aux Pays-Bas, une des nations européennes les plus libérales en termes de législation sur l’euthanasie, a illustré le déclin du respect envers la valeur de la vie des personnes âgées, particulièrement les plus fragiles ou les plus handicapées. Plusieurs médias ont rapporté l’histoire de Marinous Arends, une docteure hollandaise qui a euthanasié une patiente de 74 ans qui avait dit clairement qu’elle ne voulait pas être tuée. « Arends a mis un somnifère dans sa tasse de café ; plus tard, lorsque la femme semblait se réveiller et revenir à elle de cette infusion létale, son beau-fils la poussa à nouveau dans son lit » (DutchNews.nl, 15 juin 2020).

Apparemment, avant d’être atteinte de démence, cette femme avait laissé des directives lui permettant de choisir l’euthanasie lorsque « le moment serait venu », plutôt que d’aller dans une maison de retraite. « Mais bien que la femme ait dit régulièrement qu’elle voulait mourir, lorsque la question lui était posée directement, elle répondait : “Pas encore.” [Arends] dit avoir posé la question trois fois à la patiente qui a répondu par la négative. »

Lorsque l’affaire fut connue, cette docteure fut mise en examen, mais le juge décida que son geste était légal et qu’elle n’était même pas coupable d’une conduite contraire à l’éthique.

Les opinions modernes sur « l’aide à mourir » peuvent sembler miséricordieuses en apparence, mais elles ont pour effet immédiat de dévaloriser la vie humaine, en rendant les personnes âgées facilement éliminables. C’est encore plus sérieux au vu de la population très vieillissante en Occident – pourtant, nous célébrons la jeunesse, tout en niant la réalité et la dignité de la vieillesse. À cause des attaques de la société contre la famille biblique et traditionnelle, ainsi que la pression exercée pour que les maris et les femmes aient un emploi à l’extérieur, le domicile familial n’est plus une option pour prendre soin des membres vieillissants de la famille.

Ajoutez à cela la tendance croissante de considérer les personnes âgées comme des fardeaux pour la société, qui détournent des dollars dont certains jeunes auraient tant besoin. Cette attitude s’est développée alors que notre culture a abandonné les principes bibliques qui la guidaient jadis – même de façon imparfaite – pour devenir une société laïque dominée par le divorce et les unions libres. Les effets de cette transformation sont de plus en plus visibles, dont le coût croissant des soins aux personnes âgées que beaucoup de familles ne veulent plus, ou ne peuvent plus, financer.

Une meilleure société

Les principes bibliques définissant la structure familiale contiennent une grande sagesse. Ils donnent des instructions afin que personne, jeune ou âgé, ne soit négligé – et que les personnes âgées soient traitées avec respect et amour : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs, et tu honoreras la personne du vieillard. Tu craindras ton Dieu. Je suis l’Éternel » (Lévitique 19 :32).

Ceux qui apprennent ces principes dès l’enfance développent l’habitude de montrer du respect, ce qui est profitable pour les jeunes comme pour les anciens. L’apôtre Paul cita un des Dix Commandements donnés par Dieu à l’humanité pour définir les attitudes au sein de la structure familiale : « Honore ton père et ta mère (c’est le premier commandement avec une promesse), afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre » (Éphésiens 6 :2-3). Comme M. Richard Ames l’a écrit si souvent dans cette revue : « Réclamez les promesses divines ! » Des bénédictions se répandront sur les nations qui observent cette loi.

Mais une société qui permet que les personnes âgées soient abandonnées, maltraitées, négligées ou euthanasiées transgresse la loi divine. Le Covid-19 a mis en lumière un péché caché pratiqué par une société qui s’est éloignée des lois du Dieu qui a créé l’humanité. Cependant, ces problèmes sont réversibles et ils disparaîtraient si l’humanité choisissait de vivre selon les lois divines – les seules lois qui apportent véritablement le bonheur et la vie.

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