La guerre contre la normalité | Le Monde de Demain

La guerre contre la normalité

Commenter cet article

Alors que notre société s’efforce de remplacer les normes anciennes du genre et de la sexualité, sommes-nous capables d’identifier le vrai problème et comment y remédier ?

Dans le domaine du genre et de la sexualité, qu’est-ce qui est normal de nos jours ? Qu’est-ce qu’un mariage normal ou une famille normale ?

Jadis, ces réponses étaient largement comprises. Bien que certains puissent tergiverser sur les détails, la majorité s’accorde sur ce qu’étaient les normes morales des facettes fondamentales de la vie humaine : le mariage était un engagement pour la vie entre un homme et une femme, définissant une famille et créant l’environnement le plus sain possible pour élever des enfants. L’humanité était organisée entre les personnes de sexe masculin et celles de sexe féminin. Le fait que la sexualité soit conçue pour avoir lieu uniquement entre un homme et une femme était une évidence biologique, souvent expliquée de façon simple, et parfois maladroite, en utilisant des analogies avec les oiseaux ou les abeilles. La vaste majorité des parents – c’est-à-dire un père et une mère – connaissaient le sexe, ou le genre, de leur enfant dès sa naissance.

C’était le monde que la plupart d’entre nous connaissions il y a une vingtaine d’années, mais ce n’est plus ce que nous voyons aujourd’hui. Dans ce nouveau monde « courageux », le simple fait de demander ce qui est normal devient offensant pour beaucoup – certains d’entre vous qui lisent cet article sont peut-être déjà offensés. Cela arrive car nous atteignons les dernières étapes d’une longue guerre contre la normalité. Depuis plusieurs décennies, des ingénieurs sociaux ont élaboré une campagne agressive destinée à éradiquer le fait que certaines choses soient normales et d’autres soient anormales.

Cette guerre est menée au travers des médias populaires et du divertissement, des institutions éducatives et des gouvernements, avec une réussite certaine. Le fait que plus rien ne soit anormal est méthodiquement devenu un concept fondateur d’une nouvelle approche de la civilisation, encore jamais vue sur notre planète – à l’exception de quelques sociétés, comme celles de Sodome et Gomorrhe, dont la destruction fut si rapide que les détails de leur culture furent effacés de l’histoire humaine.

Dans la guerre contre la normalité, les valeurs morales sont les grandes perdantes. Alors que la normalité est mise à l’écart, un monde déformé et anormal se développe rapidement pour combler le vide. C’est ce monde que nos enfants hériteront, un monde dans lequel il n’y a plus rien de « normal » et où le fait de suggérer le contraire devient une des plus grandes offenses.

Comment en sommes-nous arrivés là ? À quel point la situation s’est-elle détériorée et peut-elle encore empirer ? Finalement, que pense Dieu de cette culture où les choses normales sont devenues des ennemies ?

La montée de la théorie queer

Ne vous méprenez pas : bien que les opposants à la normalité ne soient pas aussi coordonnés et conspirationnistes que certains le pensent, il existe des doctrines communes et des buts qui les unissent et les font progresser. L’influence des philosophes désirant « déstructurer » la civilisation occidentale et la reformuler à leur propre image a été régulièrement expliquée dans les pages de cette revue. Dans son article « Une éducation dévoyée et le trépas de l’Occident », paru dans le Monde de Demain de juillet-août 2020, Douglas Winnail décrivit en détail le rôle des systèmes éducatifs au cours du siècle écoulé. Dans les années 1930, les intellectuels de la tristement célèbre « École de Francfort » furent à l’origine de la prétendue « théorie critique » qui se développa sous différentes formes. Les années 1970 virent la montée des études juridiques critiques. Plus récemment, la théorie critique de la race est devenue un sujet brûlant.

Bien qu’elle soit discutée moins librement, l’influence de la théorie queer est omniprésente dans la culture moderne. Comme les autres théories critiques, elle cherche à « déconstruire » les modes de pensée traditionnels, à renverser les normes établies et à reformuler les éléments de la structure sociétale en un paradigme de pouvoir : certains sont désignés comme étant les « oppressés » et d’autres comme les « oppresseurs ». Développée par des études LGBT et des programmes d’études féminines dans des établissements scolaires et des universités du monde occidental, la théorie queer se focalise particulièrement sur la déconstruction de la sexualité et du genre – et, par extension, de tout ce qui est affecté par ces facettes de la vie, dont la structure familiale.

Les intellectuels soutenant ces idées cherchent à renverser ce qui était considéré comme normal et à célébrer ce qui était auparavant des pratiques et des idées anormales. Pour eux, il n’est pas suffisant que la société accepte ou permette le spectre le plus large possible de comportements sexuels et de « constructions de genre ». Leur but est que la théorie queer imprègne la vie quotidienne. Cela implique de changer le mode de pensée du plus grand nombre afin que plus rien ne soit considéré « normal » ou « anormal ».

Par exemple, Dr Roberta Chevrette, de l’université d’État de Middle Tennessee, a écrit au sujet du besoin de la « communication queer dans la famille », c’est-à-dire changer la pensée et les discussions au sein des familles afin que l’hétérosexualité ne soit plus la norme par rapport à laquelle les autres sexualités sont comparées. Le but de ces sociologues est de changer le mode de pensée sociétal afin que toutes les formes d’activités sexuelles soient considérées comme « normales » et sur un pied d’égalité. Bien entendu, lorsque tout est normal, plus rien ne l’est vraiment.

Le préjudice contre la normalité, la sexualité saine et la bonne expression de genre se remarque surtout dans le vocabulaire. Êtes-vous familiers avec ses nouveaux mots ou avec l’écriture inclusive ? Si vous avez des enfants étudiant à l’université, ils le sont probablement. De plus en plus de jeunes enfants sont également familiers avec ce nouveau langage. Mais surtout, ceux qui rédigent les programmes et les règlements dans les écoles connaissent assurément ce nouveau vocabulaire.

Un de ces nouveaux mots est l’hétéronormativité. En 2018, l’Office québécois de la langue française a défini ainsi ce mot : « Système de pensée qui est basé sur la présomption que l'hétérosexualité est la norme et qui privilégie les personnes hétérosexuelles au détriment des personnes homosexuelles. »1 Une technique importante pour rendre anormal ce qui est normal est de le définir de manière à le rendre attaquable. Une recherche rapide sur Internet confirme que « l’hétéronormativité », c’est-à-dire penser que l’expression normale de la sexualité soit entre un homme et une femme, n’est plus « la bonne forme de pensée ». En fait, lorsque vous pensez que les relations entre un homme et une femme sont normales, en opposition aux autres relations, vous êtes désormais coupable d’hétérosexisme.

De la même manière, si vous êtes un homme ou une femme considérant appartenir, comme presque tous les humains sur la planète, au genre sexuel déclaré à votre naissance, il n’est plus suffisant de vous qualifier d’homme ou de femme. Désormais, vous êtes un homme ou une femme cisgenre, afin de vous distinguer d’un homme ou d’une femme transgenre. Et si vous osez penser qu’il est inutile de vous affubler du qualificatif « cisgenre » (après tout, vous savez que vous êtes un homme ou une femme, puisque vous êtes né ainsi), faites attention, car vous pratiqueriez alors le cisgenrisme. Et vous avez intérêt à ne pas penser qu’il soit naturel et normal d’imaginer qu’un individu dans un corps masculin soit un homme, car vous feriez alors preuve de cisnormativité. Comment auriez-vous l’audace de penser que quelque chose soit normal, qu’il s’agisse d’une forme de sexualité, d’un lien entre le sexe et le genre ou d’une structure familiale ?

La “normalité” comme un outil d’oppression ?

Pour avoir un aperçu de la façon dont les attitudes à l’égard de la sexualité normale et de la structure familiale ont été cataloguées comme mauvaises, il suffit de regarder du côté du mouvement Black Lives Matter (“La vie des Noirs compte”).

Lorsque ce mouvement a fait la une des actualités mondiales, suite à la mort tragique de George Floyd, certains de ceux qui souhaitaient soutenir la cause furent perturbés par ce qu’ils lurent sur le site Internet de cette organisation. À la page « Qui sommes-nous », sous le titre « Ce que nous croyons », Black Lives Matter déclarait fièrement :

« Nous sommes introspectifs et nous faisons le travail nécessaire pour démanteler le privilège cisgenre […] Nous déstabilisons la structure de la famille nucléaire prescrite par l’Occident [et] nous favorisons un réseau se revendiquant queer. Lorsque nous nous réunissons, nous le faisons avec l’intention de nous libérer de l’emprise de la pensée hétéronormative. »

Une partie de ces informations fut retirée du site Internet peu avant l’élection présidentielle américaine de 2020, mais la question demeure : quel lien y a-t-il entre essayer de mettre fin à la discrimination et la violence à l’encontre des Noirs d’avec l’idéologie transgenre ? Pourquoi le soutien aux vies noires repose-t-il sur l’opposition à l’hétéronormativité ou les structures familiales traditionnelles ?

La réponse est que la guerre contre les choses normales a réussi à affecter presque tous les efforts de changements sociaux. Comme les théoriciens critiques recatégorisèrent irrationnellement tous les éléments des relations humaines comme des expressions de puissance coercitive, toute tentative de résoudre une injustice doit être liée d’une manière ou d’une autre avec les autres injustices, perçues ou réelles. Croire qu’il existe une structure familiale normale, une sexualité normale et une compréhension normale du sexe et du genre est de plus en plus assimilé à des structures de pouvoir destinées à écraser et à opprimer les gens.

Pour les réformateurs sociaux autoproclamés d’aujourd’hui, croire que la famille devrait être basée sur un mariage entre un homme et une femme, que les relations intimes entre un homme et une femme représentent la norme et la sexualité naturelle, et qu’il soit possible à coup sûr d’identifier le genre d’un enfant à la naissance, revient à s’aligner sur les idées fascistes d’un Mussolini, d’un Hitler ou des fanatiques du Ku Klux Klan. Penser que le genre d’une personne soit basé sur sa différence physique est considéré, au mieux, comme un acte d’ignorance et, au pire, comme une violence. Si une jeune fille est préoccupée à l’idée d’être transgenre, leur façon de l’aider à se sentir plus à l’aise en tant que fille est de commettre l’acte irréversible d’une « thérapie de conversion ».

Bien que la situation soit déjà catastrophique, le pire reste à venir.

Viser les enfants

La guerre contre la normalité se bat contre les limites. Les êtres humains désirent une « liberté » sexuelle qui ne soit définie par aucune règle, aucune définition, aucune loi, ni aucun sentiment de honte. Ils veulent que la sexualité soit uniquement basée sur les désirs individuels. Les limites doivent donc être supprimées. Toutes les frontières doivent être abolies, dont celles confinant la sexualité au sein du mariage, celles définissant le mariage entre un homme et une femme, ainsi que celles définissant les différences entre les sexes et les genres.

Parmi les dernières frontières qui résistent encore se trouve celle de l’âge, un des derniers territoires à conquérir dans la guerre contre la normalité. Beaucoup de gens continuent de considérer que l’enfance doit être protégée des incursions de la « liberté » sexuelle moderne, mais nos responsables sociaux et éducatifs autoproclamés estiment que cette frontière doit aussi être franchie. Des signes troublants montrent que cela commence à être le cas.

Voyez le flot de contenu sexuel dans les bibliothèques scolaires. En 2021, huit des dix livres les plus contestés dans les bibliothèques scolaires américaines l’ont été en raison de leur contenu sexuel explicite. Le livre le plus contesté, dont nous tairons le titre afin de ne pas le promouvoir accidentellement, contenait des images que toute personne raisonnable qualifierait de pornographiques ou d’indécentes. Quelques années en arrière, si un professeur avait mis un tel livre à la disposition d’un élève, il aurait été qualifié de pédophile ou de prédateur cherchant à préparer l’enfant pour une activité sexuelle et cet enseignant aurait été mis à pied ou renvoyé.

Mais c’était avant que l’offensive soutenue contre la normalité ait gagné autant de terrain. Dans le monde actuel, l’auteur du livre en question a reçu les honneurs d’un entretien dans le magazine Time, faisant la promotion des pronoms non-genrés, et ceux qui s’opposent à voir son livre sur les étagères des bibliothèques scolaires sont qualifiés de fanatiques, d’homophobes ou de transphobes.

Songez aussi au phénomène croissant des ateliers de lecture des drag-queens.2 Gerald Weston, le rédacteur en chef de cette revue, parla de cette tendance dans son article « Un dénouement malheureux ? », publié dans notre numéro de septembre-octobre 2019. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce concept, « L’heure de lecture des drag-queens » regroupe des hommes travestis en femmes, souvent de façon extravagante et parfois avec des tenues implicitement sexuelles, qui lisent des histoires aux enfants partout où ils peuvent le faire. La nature choquante et extrême de ces ateliers de lecture est le problème même qu’ils posent. Si leur but était uniquement d’encourager la lecture chez les jeunes enfants dans un environnement qui promeut la diversité, n’importe quels volontaires pourraient y participer.

Le fait que des travestis soient essentiels pour ces événements révèle que le but sous-jacent des ateliers de lecture des drag-queens est de convaincre les enfants de rejeter les frontières du genre et du sexe, et de considérer comme normale la perversité de ces prestations. La juxtaposition des extrêmes – l’innocence et l’inexpérience des enfants avec la perversité d’hommes se travestissant en femmes de façon bizarre et extrême – est destinée à brouiller les limites genrées et sexuelles dans l’esprit facilement influençable des enfants, afin qu’ils grandissent en pensant que tout est « normal ».

Ceux qui sont impliqués dans ces lectures reconnaissent qu’il s’agit bien là de l’objectif final. Harper Keenan, chercheur en « pédagogie critique », et un drag-queen prénommé Lil Miss Hot Mess ont collaboré à la rédaction d’un article paru dans un journal académique et intitulé « La pédagogie drag : la pratique ludique de l’imagination queer chez la petite enfance ».3 En parlant de ceux qui s’inquiètent que la « nature risquée » inhérente des numéros des drag-queens soit « adoucie » dans ces événements, ils expliquent que L’heure de lecture des drag-queens n’est « pas tant une force adoucie, mais plutôt une introduction préparatoire à des modes de parenté alternatifs » (c’est nous qui accentuons).

Ils nous assurent que les valeurs inversées, sexuellement risquées et perverses, promues par les prestations des drag-queens, ne sont pas adoucies. Au contraire, ce sont les outils même utilisés pour changer l’esprit des enfants qui participent innocemment, pour leur enseigner qu’il n’y a pas de frontières genrées ou sexuelles et que rien n’est anormal. Une telle approche explique pourquoi ces efforts se sont rapidement étendus à des prestations prétendument adaptées aux familles, dans des cabarets de transformistes où les enfants donnent des billets de banque aux drag-queens, à la manière des clients dans les clubs de striptease. C’est aussi pourquoi il y a des événements et des émissions télévisées où les enfants sont encouragés à se déguiser eux-mêmes en drag-queens.

Le but de tout cela n’est pas et n’a jamais été d’être seulement « accepté ». Il s’agit de programmer les enfants à oublier ce qui est normal et à accepter un monde sans frontières de genre ou de sexe. Comme les auteurs de l’article l’ont écrit : « Bien que les drag-queens aient quelques conventions, en fin de compte il n’y a pas de règles – leur qualité essentielle est souvent de briser le plus de règles possibles ! »

La pression actuelle pour sexualiser l’enfance nous rappelle l’observation du roi Salomon disant qu’il « n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1 :9). L’attaque contre les frontières sexuelles de la société entre les enfants et les adultes remonte aux philosophes et aux universitaires dont les idées ont posé les bases de la théorie queer actuelle. Le 23 mai 1977, le journal Le Monde publia une pétition signée par des esprits « éclairés » comme Michel Foucault, Jean-Paul Sartre ou Jacques Derrida, demandant au gouvernement français d’autoriser les adultes à avoir des relations sexuelles « consentantes » avec des enfants. Ils réclamaient que la loi française soit modifiée « dans le sens d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec des personnes de son choix. »4

Motivé par l’esprit de cette époque, avant qu’il ne tombe temporairement en disgrâce, l’auteur français Tony Duvert salua publiquement « la grande aventure de la pédophilie » et se déchaîna contre « le fascisme des mères ». (Qualifier ses opposants idéologiques de “fascistes” n’est ni un phénomène moderne ni particulièrement original.) Bien que ces intellectuels aient été en avance sur leur temps, leurs idées n’ont pas disparu et elles sont revenues à l’ordre du jour. Alors que ce conflit idéologique bat son plein, les attaques constantes contre la barrière sexuelle entre les adultes et les enfants sont menées sans aucun semblant de subtilité.

Dans la conclusion de son roman Journal d’un innocent, écrit au plus fort de l’atmosphère sexuelle libertine dans les années 1970, Tony Duvert décrivit « une construction imaginaire mais rigoureuse d’un monde inversé où les sexualités marginales sont devenues la norme ».5 Autrement dit, voilà une description de notre monde actuel ou, du moins, le monde que certains essaient passionnément de créer autour de nous, en tâchant de faire disparaître les derniers éléments de résistance dans leur guerre contre la normalité.

Un Dieu de limites

Le chaos sociétal engendré par la normalisation de la perversité et la perversion de la normalité ne reflète pas la pensée du Dieu tout-puissant, le Créateur de la vie humaine qui a établi l’institution du mariage comme fondation de la famille. En fait, les toutes premières pages de la Bible, où nous faisons la connaissance de notre Créateur, suffisent à nous renseigner sur ce qu’Il pense des limites empêchant le chaos, car c’est exactement ce qu’elles illustrent. Elles montrent comment Il géra le chaos en créant des limites.

Genèse 1 :2 décrit l’état chaotique du monde : « La terre était informe et vide. » Voici exactement ce que les ingénieurs sociaux actuels essaient de créer, un monde « informe » et vide de discernement, de normes et d’idéaux.

Dans cet environnement, le Créateur apporta de l’ordre au chaos en établissant des limites claires. Il sépara la lumière des ténèbres (Genèse 1 :4), les eaux d’en bas de celles d’en haut (versets 6-7) et la terre ferme de la mer (verset 9). En créant la vie sur cette planète, Il établit une limite précise entre les animaux et l’humanité. Les êtres humains furent créés à l’image de Dieu (versets 25-26) et Il les organisa en deux catégories sexuelles : hommes et femmes (verset 27).

En contemplant le monde qu’Il venait de créer, Dieu déclara que celui-ci était « très bon » (verset 31). Nous apprécions encore la qualité de cet ordre de nos jours. Nous levons les yeux et nous apprécions les différents nuages dans le ciel – les « eaux d’en haut » – comme un grand défilé aérien suspendu au-dessus de la Terre. Puis, nous regardons vers la mer et nous admirons un monde vivant bien différent et merveilleux prospérer sous les flots. Séparée du ciel et de la mer, la terre ferme est le support sur lequel nous vivons, fournissant la plupart de notre alimentation et offrant une grande variété de paysages majestueux.

Nous apprécions aussi la différence entre l’humanité et le règne animal. Et nous reconnaissons encore que les êtres humains sont profondément différents, bien que notre société s’enfonce également dans la folie à cet égard, en accordant aux animaux des droits « légaux » comme s’ils étaient des humains, au lieu de reconnaître simplement notre devoir de les traiter avec respect (par ex. Deutéronome 25 :4 ; Proverbes 12 :10). Cette compréhension est illustrée dans chaque affirmation que les êtres humains doivent respecter la dignité donnée par Dieu aux autres, un niveau de respect et de considération que ne possèdent pas les loups ou les requins. C’est la raison pour laquelle nous employons parfois les adjectifs de bonté « humaine », mais de violence « animale ». Malgré toutes nos « manigances » idéologiques et légales, les limites fixées par Dieu représentent la réalité. Et au fond de nous-mêmes, nous connaissons bien la différence.

Finalement, la différence entre l’homme et la femme est évidente, ils ne sont clairement pas identiques. Nul besoin d’être un savant pour s’en rendre compte.

Accepter les limites que Dieu a incorporées à la réalité n’est pas suffisant pour créer une société ordonnée, paisible et saine, mais c’est une étape nécessaire, de la même manière que la première étape de la création du monde fut d’établir des limites. Accepter ces limites signifie aussi admettre que certaines choses sont normales et que d’autres ne le sont pas.

Une nouvelle normalité

Il est ironique que le monde dépense autant d’énergie dans une guerre contre la normalité, car Jésus-Christ Lui-même reviendra pour corriger fondamentalement la définition de ce qui est normal lorsqu’Il établira un nouveau monde à Son second Avènement.

Même les normes « traditionnelles » que les ingénieurs sociaux s’acharnent à détruire – comme la famille, le mariage, la sexualité et les rôles genrés selon la Bible – ont été déformées et corrompues par un monde qui ne fait pas vraiment confiance à la direction divine. Certains ont tenté d’utiliser les rôles genrés bibliques pour opprimer les femmes et les traiter comme des sous-êtres humains. Même lorsqu’un mari et un père est capable de subvenir aux besoins financiers de sa famille et de la diriger, son travail vient souvent s’interposer entre lui et sa famille qu’il sert, déformant et corrompant ce que signifie « diriger » une famille. Longtemps avant que des sexualités « alternatives » soient acceptées et célébrées, beaucoup d’hommes et de femmes déformèrent et employèrent à tort les relations sexuelles hommes-femmes pour satisfaire des désirs illicites et pervertis, loin de la conception et de l’intention du Créateur.

Le Royaume de Dieu, que Jésus établira, ne ressemblera pas au monde des années 1950 ou à la Judée de l’époque de Jésus. La nostalgie du « bon vieux temps » ne peut pas remplacer la plénitude de la transformation annoncée dans l’Évangile. La vie à laquelle les chrétiens sont appelés transcende tout ce qui a pu être vécu au cours de l’Histoire. Vivre selon la voie divine implique un changement profond et total dans la manière de nous voir, de considérer nos relations et nos obligations. Comme Dieu le dit : « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55 :9).

Après le retour de Jésus, le monde apprendra ce que peuvent être la famille, la sexualité, les relations et les sociétés lorsque les êtres humains respecteront la conception et l’intention originelles du Créateur de la vie humaine. Grâce aux bénédictions qui en découleront, l’humanité comprendra finalement pourquoi personne ne devrait vouloir substituer quelque chose d’inférieur à la normalité divine.

1Hétéronormativité”, Grand dictionnaire terminologique, 2018
2 En anglais, l’acronyme DRAG signifie “s’habiller comme une fille” (DRessed As a Girl) et drag-queen veut dire “reine s’habillant comme une fille”.
3 Curriculum Inquiry, volume 50, n°5, 2020, pages 440-461
4 “Lettre ouverte à la commission de révision du Code pénal pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports entre adultes et mineurs”, citée dans L’enfant interdit, 2ème édition, Pierre Verdrager, édition Armand Colin, page 65
5 Fiche descriptive, Diary of an Innocent, MIT Press, publié le 10 septembre 2010

AUTRES ARTICLES DANS CETTE REVUE

Voir +