Guerre sur la “Cité de la Paix” | Le Monde de Demain

Guerre sur la “Cité de la Paix”

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En mars 1917, La Première Guerre mondiale agitait déjà l’Europe depuis deux ans et demi. Alors que la guerre en Europe piétinait, des événements au Moyen-Orient allaient changer le cours des choses. En mars, les troupes britanniques de l’armée des Indes occupaient Bagdad, ce qui permit à l’Angleterre de contrôler l’Iraq. En même temps, les forces britanniques commençaient à avancer du nord de l’Égypte vers Gaza, pour une conquête éventuelle de la Palestine.

Aux 15ème et 16ème siècles, les Turcs Ottomans s’étaient constitués un empire à travers le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et une partie du sud-est européen. Depuis les années 1700, cet empire tombait graduellement en dégénérescence. Vers 1900, la Grande-Bretagne et la France s’étaient taillées des sphères d’influence dans cette région du monde. En outre, il y avait des troubles dans les pays arabes à cause du ressentiment qu’ils manifestaient à l’encontre de leurs dominateurs turcs. Plusieurs chefs et divers mouvements arabes luttaient pour exercer le contrôle et leur influence.

Au printemps de l’année 1917, les troupes britanniques, qui quittaient leurs bases d’Égypte pour marcher en direction Gaza, furent à l’origine d’une série d’événements qui formèrent le Moyen-Orient moderne. Au début du mois de novembre, avant que les Britanniques eussent pris Jérusalem à la date du 9 décembre, le secrétaire du ministère des affaires étrangères britannique, Lord Balfour, tout en affichant clairement ses intentions, envoya une lettre restée célèbre à Lord Rothschild, lui faisant savoir que le gouvernement britannique voyait d’un bon œil l’établissement d’une patrie pour les Juifs au Moyen-Orient. Pas plus de 31 ans plus tard, l’État indépendant d’Israël était créé.

Du fait de la Première Guerre mondiale, l’instauration de la paix et de la stabilité dans cette région fut de loin plus difficile à réaliser que la simple victoire sur les Turcs. Deux des plus importants chefs arabes, qui avaient soutenu la guerre menée par les Britanniques, commencèrent à lutter pour la domination du monde arabe. L’un était Hussein, shérif de la Mecque ; l’autre était Abd el Aziz Ibn-Saoud, émir de Nedjd. Hussein était le chef de la dynastie Hashémite dont l’ancêtre est Mahomet. Il gouvernait à partir de la ville sainte de la Mecque sur toute la péninsule occidentale de l’Arabie. Son rival demeurait du côté oriental de l’Arabie jusqu’à la frontière du Golfe persique. Hussein s’était autoproclamé roi des Arabes, en 1916, et sommait tous les Arabes de mener la guerre contre la Turquie. Cependant, aux alentours de 1919, il mena une lutte perdue d’avance contre Ibn- Saoud. Il abdiqua en 1924. Vers 1926, Ibn-Saoud avait réussi à unifier presque toute la péninsule arabe et il gouvernait le territoire qui s’appelait dorénavant l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, son fils, le roi Fahd, gouverne la région.

La dynastie Hashémite avait encore des sympathisants dans le monde arabe, que les Britanniques cherchèrent à concilier en installant le fils d’Hussein, Fayçal, sur le trône iraquien, et son petit-fils Abdallah, comme émir de la toute nouvelle Transjordanie. L’arrière petit-fils d’Abdallah, le roi Abdallah II, règne sur la Jordanie, aujourd’hui. Durant l’entre-deux guerres, l’Iraq, la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Égypte étaient nominalement indépendants, mais intimement liés à la Grande-Bretagne par des accords, tandis que le Koweït, les émirats du Golfe persique et Aden faisaient partie de l’empire britannique. La Palestine était gouvernée par la Grande-Bretagne, par suite d’un mandat émis par la Société des Nations. Les Français contrôlaient le Liban et la Syrie.

Dès le début, certains de ces gouvernements se montrèrent instables. Mais, aussi difficiles qu’aient été les conditions en Iraq ou en Syrie, les Britanniques se trouvèrent dans une situation impossible lorsqu’ils tentèrent de trouver une solution à long terme entre les Juifs et les Arabes, pour la suite du mandat palestinien. Dès 1921, il y eut d’importantes émeutes anti-juives qui ébranlèrent la région. La première grande escalade d’attaques arabes contre les Juifs eut lieu en 1929, à la suite d’une dispute concernant l’accès aux Juifs au Mur des Lamentations. De telles violences terroristes continuèrent au cours des années trente, mais elles se calmèrent durant la Seconde Guerre mondiale lorsque les Britanniques eurent arrêté plusieurs dirigeants palestiniens à tendances pronazies. La querelle s’enflamma de nouveau après la fin de la Seconde Guerre et culmina en mai 1948. Cette année-là, la Grande-Bretagne restitua son mandat sur la Palestine aux Nations unies, lesquelles autorisèrent ensuite la création d’un État juif indépendant. À ce moment-là, les Juifs promulguèrent la naissance de l’État moderne d’Israël.

Les États arabes répliquèrent immédiatement par une attaque sur Israël. La population totale des nations de la Ligue arabe dépassait plusieurs fois celle d’Israël. Mais les Juifs combattirent la Ligue arabe pour la stopper, et pour établir un État indépendant. Cependant, la guerre étant terminée, la « vieille ville » de Jérusalem était aux mains des Arabes. L’accès au Mont du Temple se trouvait barré aux Juifs. Dix-neuf ans plus tard, en juin 1967, tout bascula au cours d’une des semaines les plus remarquables de l’Histoire. Entourés par des États hostiles, et se battant contre des ennemis en surnombre, l’État juif déborda de ses frontières à l’est du Jourdain, reprit Jérusalem et conquit la péninsule du Sinaï appartenant à l’Égypte, ainsi que les plateaux du Golan syriens. Les Arabes qui avaient précédemment rejeté le droit même à l’existence d’Israël – s’attendant à se partager le pays – demandaient maintenant à la communauté internationale d’obliger Israël à rendre tous les territoires conquis durant la « guerre des six jours » de juin 1967, et de revenir au statut quo.

Transition dans le monde arabe

De grands changements eurent lieu dans le monde arabe depuis la fin de la Seconde Guerre. En 1952, la monarchie égyptienne, conduite par le roi Farouk, fut détrônée. Cela conduisit à l’émergence d’un homme qui devint le symbole phare du nationalisme arabe jusqu’à sa mort, survenue en 1970. Il s’agissait de Gamal Abdel Nasser. Il s’appropria le contrôle du canal de Suez des mains des Britanniques, en 1956, et le nationalisa. En 1956 et en 1967, il mena deux guerres qu’il perdit face à Israël. Sa haine intraitable de l’État juif, et des puissances occidentales est toujours demeurée vivace. Sa montée en puissance laissait présager ce qui allait se produire. Au cours des années qui suivirent la montée en puissance de Nasser, d’autres chefs arabes plus jeunes renversèrent des monarchies et adhérèrent à l’idée de la dictature socialiste, de même qu’à l’idée de détruire Israël, de rejeter l’influence des Anglais et des Américains et d’établir un certain type d’union arabe.

En 1958, l’Égypte et la Syrie formèrent finalement une union appelée la République Arabe unie, qui survécut environ trois ans. En 1963, sous la direction de Nasser, une autre tentative d’union vit le jour, cette fois-ci incluant l’Iraq, l’Égypte et la Syrie. Ces tentatives d’une union arabe étaient le deuxième des trois projets de restauration d’un empire arabe.

Les premiers efforts débutèrent aux jours déclinants de la domination turque ; ils furent déployés par deux hommes qui commencèrent leurs carrières en tant que cheikhs arabes, mais qui aspiraient tous les deux à la royauté, à la tête d’un empire arabe indépendant. Ni Hussein, ni son rival Ibn-Saoud ne furent capables de dresser les plans de la réussite dans les années vingt. Après la Seconde Guerre mondiale, un autre genre de chef arabe entra en scène, parvenant au pouvoir par des coups d’état, alors qu’ils n’étaient encore que de jeunes officiers. Ces hommes avaient pris de l’âge lorsque se terminèrent les dernières années des empires coloniaux occidentaux, et ils avaient profité d’une éducation militaire à l’occidentale. Ils avaient du ressentiment envers les puissances occidentale, en rejetant sur ces dernières la cause de l’impotence arabe, et ils admiraient généralement le modèle de développement de l’Union soviétique. Bien qu’ils se disaient musulmans, ils étaient plus séculiers dans leur façon de voir qu’Hussein et Ibn-Saoud. En Égypte, des hommes comme Nasser et plus tard Kadhafi, en Libye ou Saddam Hussein en Iraq ont, à leur manière, cherché à dominer le monde arabe et à châtier l’Occident.

Cette seconde « vague » de chefs arabes a cherché à renverser leurs prédécesseurs, déçus par les tentatives manquées de restaurer la gloire arabe. Aujourd’hui, le scénario se répète en une « troisième vague » de dirigeants, qui est en train de balayer le Moyen-Orient. Rejetant à la fois le capitalisme occidental et le marxisme discrédité par l’ex-Union soviétique, ces chefs de la « troisième vague » se caractérisent par la marque fondamentaliste de l’Islam qui n’accepte aucun compromis. En regardant les jours de gloire de la conquête et de la domination arabes du premier siècle après Mahomet, ils rêvent aussi d’une union arabe. Ce ne sera pas une union placée sous la monarchie d’une ancienne dynastie de Bédouins, ou d’un officier devenu dictateur, ayant reçu une éducation martiale, mais au contraire, sous un nouveau Calife qui rassemblera les fidèles sous la bannière d’un islam purifié. D’après leur raisonnement, ce sera le seul moyen d’extirper l’influence occidentale de leur région et de juguler Israël.

Le militantisme religieux trouve surtout écho avec la récente génération, en partie à cause d’une économie stagnante et le manque de considération envers les dirigeants connus pour leur inefficacité et leur corruption. Une jeune génération bourgeonnante, entrevoyant une lueur d’espoir dans l’avenir, produit des militants suffisamment motivés à leur cause – la restauration de la gloire et de la suprématie arabe. Ces militants jettent le blâme des maux du peuple arabe sur les Juifs, les Anglais et les Américains. Leur modèle est le dirigeant arabe Saladin, qui, au 12ème siècle, fit la reconquête de Jérusalem et battit les armées occidentales de la troisième croisade. Une fois encore, cela tenait à 16 hectares de terre situés dans l’enceint de la vieille ville de Jérusalem. Comme à l’époque de Saladin, le contrôle de Jérusalem est vécu comme le symbole de la gloire arabe, et le triomphe sur les infidèles.

Que nous réserve l’avenir ?

La nostalgie d’un nouveau Saladin au Moyen-Orient – un homme qui redonnerait ses heures de gloires au monde arabe en triomphant des Juifs et en se débarrassant de l’influence occidentale – fut prédite dans la Bible. Dans Daniel 11 :40, nous lisons qu’aux temps de la fin, un futur « Roi du Midi », sera finalement « repoussé » par une superpuissance européenne à venir. Cet individu, nommé Roi du Midi dans la Bible parce que son influence s’exerce au sud de Jérusalem, sera sans doute une personne charismatique, qui excitera d’avantage le Moyen-Orient musulman à la frénésie contre Israël et l’Europe.

Le prophète Zacharie avait prédit que Jérusalem serait comme une coupe d’étourdissement aux temps de la fin (Zacharie 12 :2). Notez le commentaire de The Expositor’s Bible Commentary : « Jérusalem est décrite comme une coupe à laquelle toutes les nations désireront boire avec avidité […] Mais, alors qu’elles y boiront, elles s’empoisonneront et vacilleront […]. Au verset 3, Jérusalem est comparée à une pierre pesante que les nations tenteront de soulever, mais elles s’y meurtriront » (Volume 7, page 681). En vérité, le monde ne sait pas quoi faire, ni comment résoudre le problème de Jérusalem. Il y a plus de 2500 ans, Zacharie écrivit qu’à la fin des temps, juste avant le retour du Messie, l’attention du monde serait tournée vers Jérusalem. Il n’est pas possible qu’un écrivain ait « deviné » ces choses tout seul, des siècles à l’avance !

La querelle au sujet de la « cité de la paix » a lieu parce que les nations du monde ne veulent pas accepter que le Dieu Créateur soit l’arbitre final à décider qui en est le détenteur. Les Juifs orthodoxes soutiennent que Jérusalem leur a été attribuée par Dieu, pour être la capitale éternelle et indivisible d’Israël. Le monde arabe considère que les Juifs d’Israël sont des infidèles parmi eux ; ils perçoivent le contrôle juif de Jérusalem comme une insulte à la juste gloire et à la domination arabe. Avec cela, le Vatican a lui aussi son plan pour internationaliser la ville sous l’égide du pape. La plus grande partie du monde séculier ne s’intéresse pas vraiment à savoir à qui sera dévolue Jérusalem, mais espère simplement que le problème disparaîtra. Cependant, le problème demeurera à l’avant-scène des affaires mondiales – jusqu’au moment où les pieds de Jésus-Christ se poseront sur le Mont des oliviers (Zacharie 14 :4), et qu’Il le solutionnera une fois pour toutes.

Beaucoup de rédacteurs ont décrit le conflit du Moyen-Orient comme une lutte entre deux frères, Isaac et Ismaël, mais cela n’est que partiellement exact. Bien qu’il soit vrai que la plus grande partie du monde arabe affirme descendre d’Ismaël, le fils d’Abraham et d’Agar, il y a également une autre composante qui entre dans le mélange humain au Moyen-orient. Isaac avait aussi deux fils, Jacob et Esaü. Alors qu’il est possible qu’Ismaël se soit moqué d’Isaac et qu’il lui ait cherché des ennuis (Genèse 21 :9), Jacob et Esaü se battaient déjà dans le ventre de leur mère (Genèse 25 :22). Esaü avait du ressentiment, et haïssait son frère à tel point qu’il envisageait de l’assassiner (Genèse 27 :41). Les descendants amalécites de Jacob s’empressèrent, sitôt la sortie d’Israël hors d’Égypte, de s’approcher par derrière pour attaquer les plus âgés et les enfants (Deutéronome 25 : 17-18). Des siècles plus tard, ce furent encore les Amalécites, descendants d’Esaü, qui lancèrent une attaque terroriste à Tsiklag, lorsque David et ses hommes étaient ailleurs, mettant la ville à sac et emmenant captifs les femmes et les enfants (1 Samuel 30 :1-3). C’étaient les Edomites, les descendants d’Esaü, qui se réjouirent lorsque Jérusalem tomba aux mains des Babyloniens et qui les encouragèrent à la détruire totalement (Psaume 137 :7).

Où sont aujourd’hui les descendants d’Esaü ? La plupart se trouvent au Moyen-Orient. La nation moderne du Yémen, par exemple, tire son nom de Théman, petit-fils d’Esaü, et est encore désignée sous ce nom en hébreu. Il y a aussi beaucoup de restes d’Amalécites parmi les Palestiniens, de même qu’en certaines régions en Libye. Une autre colonie édomite est concentrée dans la région de Basra, en Irak, et son nom est tiré de Botsra, l’antique capitale d’Edom.

L’histoire du Moyen-Orient est une histoire de vielles rancunes et d’intrigues modernes. Jérusalem demeure à la fois le centre et le symbole du conflit en cours – et c’est pour cette raison que le problème dépasse l’entendement humain. Les prophéties bibliques montrent qu’une armée européenne envahira finalement le Moyen-Orient, dominera certaines parties du monde arabe, prendra Jérusalem et contrôlera le Mont du Temple.

Quoique beaucoup de sang coulera encore sur Jérusalem, la « cité de la paix », les prophéties bibliques montrent qu’en fin de compte, Jérusalem deviendra un endroit sûr, où ne régneront plus la crainte des attaques terroristes ni celle des armées d’occupation (Zacharie 8 :3-8). Un nouveau gouvernement mondial, administré par le Christ glorifié et assisté par les saints ressuscités, aura sa capitale dans Jérusalem (Ésaïe 2 :2-4 ; Daniel 7 :18). Il ne se fera plus de torts contre les Juifs, et les anciennes nations antagonistes monteront en pèlerinage à Jérusalem pour adorer le Dieu d’Israël, pour rendre hommage au Messie et pour observer les Fêtes divines (Zacharie 8 :22-23 ; 14 :16).

C’est alors, et alors seulement, que le conflit de la « ville de la paix » cessera définitivement et à jamais.

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