Le secret des vainqueurs | Le Monde de Demain

Le secret des vainqueurs

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La volonté est un aspect important du caractère humain. Puisez-vous dans la ressource qui peut vous aider à développer la volonté dont vous avez besoin ?

Souhaitez-vous avoir plus de volonté ?
C’est possible, si vous comptez sur la source ultime de puissance !

Beaucoup d’entre nous aimeraient avoir plus de volonté. Mais développer ce trait de caractère semble aussi plaisant que de se faire arracher une dent ou de retirer une écharde du doigt. Comme tous les ans, en début d’année, des millions de gens prennent de bonnes résolutions pour changer leur vie : faire plus d’exercice, manger moins, arrêter de fumer ou de boire, passer plus de temps en famille.

Parfois, même les objectifs les plus simples semblent être hors de portée. Dans l’ouvrage La puissance du mal publié en janvier 2021, les auteurs John Tierney et Roy Baumeister font remarquer : « Dans notre livre [précédent] sur la maîtrise de soi, Le pouvoir de la volonté, nous avons noté que la malbouffe était peut-être la tentation la plus difficile à résister d’entre toutes, mais des gens apprennent à y arriver. »1 Tout comme nous apprenons à éviter des aliments néfastes pour notre corps, nous pouvons développer la volonté de résister aux pensées et aux actions néfastes !

Pourquoi la volonté est-elle importante ? Sans elle, nous perdons la capacité de faire des choix moraux. Les erreurs et les manquements commencent alors à être attribués à la génétique, aux antécédents, aux parents, à l’environnement ou juste à la « malchance ». La théorie de « l’absence de volonté » est une autre façon d’embrouiller et de séduire une humanité qui cherche à satisfaire ses envies sans culpabilité ni honte.

Qu’est-ce que la « volonté » ? Et pourquoi tant de chercheurs en sciences sociales ne croient même plus en son existence ? Baumeister et Tierney ont décrit ce glissement : « Les théories modernes de la personnalité en vinrent alors à considérer le rôle de la volonté si négligeable qu’on ne cherchait plus à l’évaluer et qu’on n’en parlait même plus. Certains chercheurs en neurosciences affirment d’ailleurs avoir prouvé qu’elle n’existe pas. De nombreux philosophes refusent d’employer ce terme […] ils préfèrent débattre de la liberté d’action plutôt que de celle de la volonté, parce qu’ils doutent de l’existence même de la volonté. »2

Mais la force de volonté est réelle. Dans sa sagesse, le roi Salomon expliqua que ceux qui aspirent à diriger les autres doivent d’abord apprendre à se diriger eux-mêmes : « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui est maître de lui-même, que celui qui prend des villes » (Proverbes 16 :32). Il écrivit encore : « L’homme qui n’est pas maître de lui-même, est comme une ville où il y a brèche et qui est sans murailles » (Proverbes 25 :28, Ostervald).

Combattre ou fuir ?

L’apôtre Paul a écrit que nous « luttons » contre les dominations, c’est-à-dire les esprits maléfiques, qui essaient de nous séduire (Éphésiens 6 :12). En tant que chrétiens, nous devons toujours être prêts à résister et à combattre le bon combat de la foi (2 Timothée 2 :3 ; 1 Timothée 6 :12). Comme l’apôtre Jacques l’a écrit : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jacques 4 :7).

Mais le combat n’est pas la seule réponse. Parfois, nous devons fuir la tentation. Paul nous a mis en garde : « Fuyez la fornication. Quelque péché qu’un homme commette, c’est hors du corps ; mais celui qui commet fornication, pèche contre son propre corps » (1 Corinthiens 6 :18, Ostervald). Fuir la tentation n’est pas un signe d’absence de volonté, au contraire cela la renforce. Ceux qui cherchent des excuses pour rester proches de la tentation sont ceux qui ont le plus de chances d’y succomber.

Des études scientifiques confirment même ce principe biblique. Des sujets testés se sont assis dans une pièce pour regarder un film. Certains n’avaient qu’à tendre le bras pour accéder à un bol de bonbons, tandis que d’autres étaient assis à l’autre bout de la pièce. Après le film, il est apparu que ceux qui étaient assis le plus près des bonbons avaient eu significativement moins de volonté que les autres ! Les chercheurs en ont conclu que ceux qui étaient assis plus loin des bonbons avaient utilisé moins de force de volonté pour résister et, par conséquent, ils avaient plus de volonté « en réserve » pour l’exercice suivant.3

Si nous sommes tentés par des désirs sexuels, par la convoitise ou d’autres pensées néfastes, nous devrions nous en éloigner le plus rapidement possible ! Et nous devrions maintenir ces tentations le plus loin possible de nous. Si vous avez un problème de dépendance à l’alcool, n’ayez pas de boissons alcoolisées chez vous et évitez les endroits qui en servent. Si vous avez du mal à résister à la pornographie, installez un filtre sur votre ordinateur et demandez à une personne de confiance de choisir le mot de passe. Pour renforcer notre volonté, nous devons entreprendre des efforts pour fuir la tentation.

Utiliserez-vous votre volonté ?

Les athlètes s’entraînent pour se préparer aux compétitions. Ils s’exercent encore et encore. Savoir manier une raquette, taper dans le ballon ou mettre un panier au basketball ne rend pas compétent. Il faut des centaines, voire des milliers d’heures de répétition, jour après jour, afin que les mouvements soient si naturels qu’ils en deviennent presque des automatismes.

Paul décrivit le cheminement spirituel comme une course d’endurance (Hébreux 12 :1). Il mit l’accent sur le fait que les chrétiens y parviennent en utilisant l’Esprit de Dieu, qui apporte de nombreux bénéfices, dont la maîtrise de soi (Galates 5 :22).

La maîtrise de soi est comme un muscle : elle s’atrophie si nous ne l’utilisons pas. Lorsque nous décidons de pardonner à quelqu’un qui nous a causé du tort, nous exerçons la force spirituelle sur notre volonté. Lorsque nous faisons cela régulièrement, que nous répétons cette action, cela devient naturel, voire comme une seconde nature. Il n’est pas surprenant que le Christ ait dit que nous devions pardonner jusqu’à « soixante-dix fois sept fois » à notre prochain (Matthieu 18 :22). Il veut que nous développions l’habitude de pardonner aux autres. Il veut que notre « muscle » de la maîtrise de soi ait de l’entraînement !

Des études ont montré que la pratique de la maîtrise de soi dans un domaine en particulier nous aide à la développer dans tous les aspects de notre vie. Il a été prouvé que la même discipline que nous développons pour ne pas nous mettre en colère, pour résister à la tentation sexuelle, pour ne pas nous enivrer ou pour résister à la gloutonnerie conduit à des mariages plus heureux, à de meilleurs emplois, à une meilleure santé et des finances plus saines.4

Engagez-vous donc à prendre le contrôle d’un des aspects de votre vie et les bénéfices rejailliront sur tout le reste de votre vie ! Paul écrivit que le jugement des individus spirituellement matures devrait être « exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » (Hébreux 5 :14). Fixez-vous quelques objectifs simples. Par exemple vous coucher plus tôt, être plus courtois à l’égard des autres automobilistes, ou bien vous asseoir droit et avoir une meilleure posture. En vous focalisant à mettre en pratique des objectifs aussi simples soient-ils, le gain de maîtrise de soi que vous enregistrerez pourra être reporté sur d’autres luttes plus difficiles dans votre vie.

Alimentez votre volonté pour la renforcer

Les parents savent que leurs jeunes enfants se comportent mieux s’ils ont l’estomac bien rempli. De la même manière nourrissez votre corps afin d’alimenter votre volonté. Des repas équilibrés et consommés avec modération nous aident à prendre de bonnes décisions, à bien fonctionner et à exercer efficacement notre volonté. Si la volonté est comme un muscle, elle a besoin d’énergie. Pour transférer notre volonté en actions physiques, notre cerveau a besoin de glucose pour fonctionner. Sans une énergie adéquate et en quantité suffisante, notre cerveau ne fonctionne pas comme il le devrait et notre volonté s’en trouve affaiblie.

Cependant, l’énergie physique n’est que le début. C’est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant. Jésus-Christ mit en garde Ses disciples de ne pas accorder trop d’importance aux aspects physiques de la vie, au risque de négliger le spirituel : « Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c’est le Fils de l’homme qui vous la donnera, car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau » (Jean 6 :27, Semeur). Quelle est la nourriture spirituelle qui subsiste éternellement ? « Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde […] Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6 :33, 35).

Comment nous nourrissons-nous du Christ ? En nous soumettant à Sa volonté et en Lui demandant de vivre Sa vie en nous (Galates 2 :20). Notre force de volonté physique peut être renforcée en alimentant notre cerveau. Notre force de volonté spirituelle sera renforcée si nous nous alimentons au moyen de la prière, de l’étude biblique, de la méditation et du jeûne. Le Christ Lui-même a dit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matthieu 4 :4). Nous renforçons notre volonté au moyen d’un contact régulier avec Dieu et en faisant Sa volonté dans notre vie. Jésus a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 :34). La prière, l’étude biblique, la méditation et le jeûne sont des « aliments » spirituels nous aidant à nous approcher de notre Sauveur.

Ne négligeons pas l’importance du repos. Dans beaucoup de régions du monde, la culture moderne favorise le manque de sommeil. Il n’est pas surprenant que nous ayons moins de maîtrise de soi qu’auparavant ! Lorsque nous devenons épuisés mentalement, notre volonté décline. Nous avons besoin de « recharger nos batteries » et de récupérer. Parfois, cela implique seulement de prendre soin de notre santé physique, d’avoir suffisamment de repos et de bien dormir. Mais la santé physique repose sur bien davantage que de régénérer notre esprit épuisé. Le Christ a promis : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug, et apprenez de moi, parce que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes ; car mon joug est aisé, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 :28-29, Ostervald).

Vous soumettrez-vous à la puissance de Dieu ?

Paradoxalement, nous possédons la plus grande force de volonté lorsque nous nous soumettons à la puissance de Dieu. Vivre sous et par Sa puissance nous libère, nous calme et nous stabilise, alors que nous faisons l’expérience de la puissance de Son Esprit dans notre vie. En fin de compte, croître dans la volonté signifie faire totalement confiance, sans retenue, à Dieu et à Sa puissance pour nous guider.

Lorsque vous affrontez la tentation, souvenez-vous des écrits du roi David :

« Confie-toi en l’Éternel, et pratique le bien ; aie le pays pour demeure et la fidélité pour pâture. Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. Recommande ton sort à l’Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira. Il fera paraître ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil à son midi. Garde le silence devant l’Éternel, et espère en lui ; ne t’irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, contre l’homme qui vient à bout de ses mauvais desseins » (Psaume 37 :3-7).

N’oubliez jamais que Dieu Lui-même a mis en pratique la volonté parfaite dans Son plan pour sauver l’humanité de ses propres péchés. La veille de mourir pour toute l’humanité, Jésus-Christ a affronté le choix le plus difficile de Sa vie. Pour devenir notre Sauveur, Il allait devoir endurer une torture atroce et une mort épouvantable. La tentation de faire demi-tour et de s’éloigner a dû être énorme. Il alla au mont des Oliviers avec Ses disciples en leur disant : « Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation. » Puis, Il s’éloigna un peu et Il implora : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre » (Luc 22 :40, 42-44).

Jésus a-t-Il « grincé des dents » et tenté d’imposer Sa volonté ? Non ! Ce qui Lui permit de surmonter cette épreuve atroce était Son désir de se soumettre à la volonté et la puissance du Père.

C’est ainsi que nous pouvons également trouver la volonté de résister et de vaincre la tentation. Si nous soumettons notre vie, au moyen de la véritable obéissance, à Celui qui nous a créés, nous pourrons être imprégnés de Sa puissance spirituelle. Paul écrivit aux frères et sœurs de la ville de Philippes : « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent ; car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 :12-13).

Si nous cherchons Dieu et que nous Lui obéissons, Il travaillera en nous pour nous permettre d’accomplir Sa volonté dans notre vie. Nous pouvons l’emporter. Nous pouvons diriger notre esprit et nos actions. Grâce à l’aide de Dieu, nous pouvons avoir la force de volonté dont nous avons besoin.

1 The Power of Bad, John Tierney et Roy Baumeister, Penguin Press, page 244
2 Le pouvoir de la volonté, Roy Baumeister et John Tierney, édition Flammarion, pages 25-26, traduction Margaret Rigaud
3 Ibid., page 331
4 Ibid., page 16